Le vieux conflit foncier qui oppose Logoualé et Bangolo dans l’ouest de la Cote-d’Ivoire, était à deux doigts d’ensanglanter le bon voisinage entre Yacouba et Guéré, le vendredi 28 septembre dernier. Une situation tendue qui a provoqué une panique générale au sein des populations. Que s’est-il passé ? Selon nos informations, tout est parti d’un vieux litige foncier qui oppose les deux localités depuis le déclenchement de la crise en septembre 2002. Une affaire de parcelles de forêts situées à la frontière administrative entre les deux villes. Selon les informations recueillies, les populations de petit Logoualé (S/P Logoualé) auraient été attaquées suite au conflit de 2002, délogées et pillées, avant de voir leurs maisons incendiées par des hommes venus de Bangolo. Elles furent aussi dépossédées de leurs terres par la suite, vendues à des allogènes Burkinabé. Mais l’exploitation de ses terres va poser problème, car les populations de Logoualé revendiquaient toujours leurs droits sur ces domaines. L’affaire va prendre une autre dimension le vendredi 28 septembre. Alors que des Yacouba étaient dans leurs champs, ils entendent des coups de feu fusant de toute part. C’est en fuite dans la débandade, que les paysans se retirent au village (Logoualé). Ceux-ci réalisent très vite qu’ils sont attaqués par des jeunes Guéré venus de Bangolo. A leur tour, au lieu d’avertir les autorités compétentes, ils décident d’en découdre avec les agresseurs. Munis de fusils de chasse, de machettes et de gourdins, les jeunes de Logoualé font une descente musclée dans leurs champs et délogent leurs adversaires. Informée, la brigade de gendarmerie arrive sur les lieux pour calmer les esprits surchauffés. Elle procédera ensuite à l’interpellation de deux individus, Manh Klah Mamadou, le président des jeunes de Logoualé et Bouh Kpan Rodrigue. Ils seront déférés au parquet de Man pour détention illégale d’armes à feu, menaces de mort et destruction de plantations. Ces arrestations vont donner lieu à de violentes manifestions des jeunes de Logoualé. Les locaux de la gendarmerie et de la sous-préfecture seront pris d’assaut, pour exiger la libération de leur président Manh Klah Mamadou. Le lendemain, c’est l’axe routier Logoualé-Bangolo qui sera barricadé par une population nombreuse et très excitée. Cette manifestation sera réprimée par les forces de l’ordre. Les élus de Logoualé avec à leur tête l’honorable Séry Pascal et Jeanntte Badouel réussiront à ramener les jeunes à la raison.
Le tribunal de première instance de Man, devant lequel ont comparu Manh Klah Mamadou et Bouh Kpan Rodrigue le 9 octobre, a refusé du monde. On croirait que c’est tout Logoualé qui voulait être témoin de ce jugement. A la barre, le président des jeunes de Logoualé qui dira sa version des faits, en émettant le souhait que l’Etat pense à la délimitation des terres entre Logoualé et Bangolo. Toute chose qui selon lui éviterait d’interminables conflits entre les deux communautés ethniques voisines. Le tribunal qui affirmera avoir pris acte va requalifier les faits, pour ce qui concerne Manh Klah Mamadou. Ce dernier sera condamné à 6 mois de prison avec surcis. Quand à Bouh Kpan Rodrigue, il sera condamné à 2 mois d’emprisonnement fermes. Les deux prévenus devront solidairement payer la somme de 500.000 Fcfa à titre de dommages et intérêts à leurs victimes.
Doumbia Balla Moïse
District des Montagnes
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