Nord-Sud
Le 4 octobre, un corps a été découvert dans un bas-fond au Plateau-Dokui. L’enquête se dirige vers Adama Touré, le président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngrci).
Les hommes du commissaire Camara Allagnon, patron de la brigade criminelle, ont mis la main sur deux des quatre individus qui auraient jeté le corps d’un inconnu dans un bas-fond, derrière un immeuble à Adjamé Paillet. Il s’agit de Sékou Savané et Larafou Doumbia. Ils sont respectivement chauffeur et vigile d’Adama Touré, président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngrci). Les suspects ont été interpellés mercredi à 19h aux 220 logements d’Adjamé. Ils ont été mis à la disposition de la police judiciaire pour besoin d’enquête. Selon une source proche du dossier, la victime (non encore identifiée et dont le corps doit être autopsié) serait un voleur. Lors des interrogatoires, Sékou Savané et Larafou Doumbia auraient unanimement déclaré, selon notre informateur, que c’est suite a un mouvement de foule des riverains du quartier Plateau-Dokui que ce dernier a trouvé la mort des suites de ses blessures. Bien avant, ils auraient décidé de le secourir en le conduisant à l’hôpital militaire d’Abidjan, non loin dudit quartier. Et c’est chemin faisant que l’individu a rendu l’âme. La même source indique que les deux suspects se sont débarrassés du corps à la demande de leur patron, Adama Touré. Ce dernier, dit-il, a été informé par son chef de protocole, un certain Bangali. Pour mieux comprendre cette histoire étrange, il faut remonter au jeudi 4 octobre dernier, ou un corps ensanglanté sans vie a été retrouvé dans un bas-fond situé derrière un immeuble du Plateau-Dokui. Une passante, K.S, voit le corps. Elle témoigne : « C’est en quête de raccourci, que j’ai emprunté ce chemin afin d’atteindre la voie principale qui mène à l’hôpital militaire d’Abidjan (Hma). A peine quelques 200 mètres de marche dans ce bas-fond que j’aperçois un cadavre camouflé dans la broussaille aux environs de 12h. Prise de panique, j’ai couru informer les vigiles de l’immeuble ». Comme une traînée de poudre, l’information se repand dans le quartier. Et les hypothèses fusent de partout. Pour certains, la dépouille a été jetée à cet endroit par des malfaiteurs après leur sale besogne. D’autres, au contraire, évoquent un règlement de compte. Cependant, si l’on ignore encore les causes de ce crime, on sait grâce à une camera de surveillance postée à l’extrême droite de la façade de l’immeuble, comment le corps s’est retrouvé à cet endroit. Dans la vidéo on aperçoit aux environs de 11h30, 5 individus à bord d’un 4×4 rouge de marque Nissan, immatriculé 9816 EL01. Le véhicule longe tout doucement la seule piste dans la brousse. Après seulement quelques 100 mètres, il stationne. On voit alors Bangali et Larafou descendant du véhicule et faire semblant d’uriner. Ensuite un élément de la police militaire et une dame nommée Apia Touré, se postent sur les deux extrêmes de la piste, jouant ainsi le rôle d’éclaireurs. Le conducteur de la voiture, Sékou Savané se positionne entre Bangali et Larafou qui feignent toujours d’uriner. Il descend, ouvre le coffre du vehicule avec l’aide du protocole et du vigile. Ensemble, ils sortent le cadavre et le jettent. Ignorant certainement la présence de cette camera, les auteurs filent tranquillement avec sans doute le sentiment d’avoir accompli leur mission. Alertée, la police débarque sur les lieux aux alentours de 14 h pour constater les faits. La suite on la connaît. Jeudi, le président de la Cngrci a été entendu pendant 2 heures.
Bahi K.
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