Procès des militaires pro-Gbagbo: la défense réclame des preuves

Par RFI

En Côte d’Ivoire, le général Brunot Dogbo Blé était à la barre mardi 9 octobre pour la seconde journée consécutive. Avec lui dans le box des accusés, quatre autres militaires jugés pour l’assassinat du colonel à la retraite Adama Dosso le 12 mars 2011, un mois avant l’arrestation de l’ex-président Laurent Gbagbo. Pour ce premier procès lié à la crise post-électorale, l’ex-commandant de la Garde républicaine, mis en cause par trois de ses co-accusés comme celui qui a donné les ordres, continue à nier toute responsabilité.

Acculé par des questions du président du tribunal, hier comme la veille, le général Brunot Dogbo Blé s’est parfois agacé mais il n’a pas craqué : « Je n’étais pas au courant. Je n’ai donné aucun ordre le 12 mars 2011 concernant le colonel Adama Dosso », a martelé l’ex-commandant de la Garde républicaine à propos de l’équipée criminelle de quatre éléments de sa garde rapprochée, dont deux sont jugés en même temps que lui.

Aucune question n’a réussi à déstabiliser l’homme fort de l’appareil sécuritaire de l’ex-régime de Laurent Gbagbo. Un accusé resté serein la plupart du temps. Une sérénité que l’un de ses avocats Maître Mathurin Djirabou, explique par le fait que ce sera au parquet ou à la cour militaire d’apporter les preuves de la complicité du général Brunot Dogbo Blé dans le meurtre du colonel Adama Dosso.

Alors que l’on parle beaucoup depuis le début du procès de conversations téléphoniques entre certains co-accusés le 12 mars 2011, aucun appareil dont le contenu aurait été décrypté n’a été produit devant la cour militaire jusqu’ici.

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Procès des militaires pro-Gbagbo: le général Brunot Dogbo Blé attendu à la barre
Par RFI

Quatrième jour, ce lundi 8 octobre, du premier procès lié à la crise post-électorale de 2010-2011, et un temps fort avec l’audition de l’ex-commandant de la Garde républicaine, le général Brunot Dogbo Blé, l’un des piliers sécuritaires de l’ancien régime. Il fait partie des cinq accusés présents dans le box, cinq militaires pro-Gbagbo jugés pour l’enlèvement et l’assassinat du colonel à la retraite Adama Dosso, le 12 mars 2011, un mois avant l’arrestation de l’ex-président Laurent Gbagbo.

Parmi les quatre prévenus déjà interrogés, un seul a été constant dans ses déclarations, celui qui a avoué avoir tiré sur le colonel Adama Dosso. Le sergent-chef Jean-Noël Lagaud Léo a aussi réaffirmé ce qu’il avait dit lors de l’instruction : que l’ordre d’assassiner l’officier à la retraite lui avait été donné par le commandant Yagba Kipré, directeur de cabinet du général Brunot Dogbo Blé.

Jeudi à la barre, l’officier Yagba Kipré a nié toute responsabilité. Il s’est parfois embrouillé, mais il a affirmé qu’il n’avait eu aucun contact avec son supérieur le jour de l’assassinat du colonel Dosso.

Très attendue, l’audition du général Brunot Dogbo Blé risque d’avoir le même ton. C’est ce que laisse entendre son avocat, Mathurin Djirabou. « Le général a toujours été constant depuis l’enquête préliminaire jusque-là. Vous verrez qu’à la barre, il dira ce qu’il sait. Et vous avez déjà un avant-goût : le commandant à qui on a dit qu’il [le général Dogbo Blé] a donné des instructions, ce commandant a dit “je n’ai jamais reçu d’instruction de la part du général”. »

L’interrogatoire du général Brunot Dogbo Blé va être très serré. Dès le début du procès, le parquet et le tribunal militaire vont chercher à déterminer si les quatre sous-officiers qui ont conduit le colonel Dosso hors d’Abidjan pour le tuer, l’ont fait de leur propre initiative ou si quelqu’un leur a demandé de le faire. Trois prévenus présents dans le box ont laissé entendre que l’ordre est venu de l’ex-chef de la Garde républicaine.

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