Jean-Marc Simon, ancien ambassadeur de France en Côte d’Ivoire
Par Christophe Boisbouvier RFI
« Le général Dogbo Blé est pour moi un brillant officier, c’est incontestable, mais c’est aussi un soldat perdu. Sorti parmi les tous premiers de sa promotion à Saint-Cyr Coëtquidan en France, il a avait une très belle carrière devant lui. Par fidélité au président Gbagbo, par solidarité ethnique et idéologique probablement, il s’est engagé dans une dérive qui a conduit le pays aux événements dramatiques qu’on a connu tout au long de la crise post-électorale ».
Au temps de Laurent Gbagbo, c’était le fidèle des fidèles, le chef de sa garde…
Ce mardi 2 octobre, le général Dogbo Blé doit comparaître devant la justice militaire ivoirienne pour crime de génocide. L’assassinat de Robert Gueï, celui des quatre expatriés du Novotel… Le nom de Bruno Dogbo Blé est cité dans plusieurs grandes affaires criminelles à Abidjan.
Jean-Marc Simon est ambassadeur de France. Pendant la bataille d’Abidjan, en 2011, il était sur place. Il témoigne au micro de Christophe Boisbouvier.
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Le général Dogbo Blé à la barre
BBC Afrique
Le premier qui devrait se retrouver à la barre est le général Dogbo Blé, ancien chef de la garde républicaine et pilier du dispositif sécuritaire du régime de Laurent Gbagbo.
Il est mis en cause dans l’affaire de l’assassinat du colonel major Dosso.
Le général Dogbo Blé est accusé d’arrestation arbitraire, de détention illégale et de séquestration. Il est aussi poursuivi pour assassinat dans l’affaire de la disparition du colonel-major Dosso.
Ce militaire à la retraite sortait de l’hôtel du golf pendant la crise électorale quand il a été arrêté à un barrage. Reconnu, il a été emmené par des éléments des forces de défense et de sécurité auprès du général Dogbo Blé. Selon le procureur militaire le colonel Dosso a ensuite été amené sur l’autoroute ou il a été abattu. Son corps a été retrouvé bien après les faits.
L’ancien chef de la garde républicaine risque la prison à vie.
C’est le premier grade de ce rang à être jugé par le tribunal militaire depuis la fin de la crise postélectorale.
Son nom est cité dans d’autres dossiers se rapportant à la crise postélectorale. Il s’agit notamment de la mort de Robert Guei en 2002 et une affaire où il est inculpé de détournement de fonds, recrutement et entrainement de miliciens.
Le général Dogbo Blé avait été arrêté le 15 avril 2011, quatre jours après Laurent Gbagbo. Il avait ensuite été inculpé en juillet de génocide et de crime de sang.
Dans la foulée du procès du général Dogbo Blé, doit s’ouvrir celui de l’assassinant d’un soldat nigérien de l’ONUCI. Dans cette affaire, deux officiers et un sous-officier comparaitront devant le tribunal militaire.
Le commissaire du gouvernement avait annoncé au début du mois qu’une quarantaine de personnes avaient été inculpées dans sept affaires différentes. Mais pour le moment, seuls les dossiers sur les assassinats du colonel-major Dosso et du soldat nigérien sont prêts à être jugées.
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