Par Gbansé, Douadé Alexis | Connectionivoirienne.net 01.10.2012
« Accusé de meurtres » Koné Katinan en détention préventive…pas inculpé par le Ghana.
Le 29 septembre 2012, il y a 48h de cela, les autorités ivoiriennes lançaient un nouveau mandat d’arrêt international pour crimes de sang [deux meurtres] contre Justin Koné Katinan, ex ministre du Budget dans le gouvernement de l’ex président de la Côte-d’Ivoire, Laurent Gbagbo.
Selon le dossier d’accusations présenté par Interpol Ghana, Koné Katinan et l’ex ministre Désiré Dallo [détenu à Boundiali] ont été inculpés par la justice ivoirienne, qui les accuse d’avoir tué les nommés Kamagaté Bakary, 33 ans soudeur et Diabaté Drissa 37 ans, commerçant, respectivement les 19 et 29 mars 2011 à Abidjan.
L’accusé comparaissait ce lundi devant le juge Ali Baba Bature à Accra au Ghana.
A la suite de cette audience, et conformément au réquisitoire du procureur Abraham Annor, le juge Ali Baba Bature a estimé les faits d’accusation de meurtres suffisants pour maintenir l’accusé en détention préventive, jusqu’au 16 octobre 2012. Un délai de 15 jours d’enquête supplémentaire est donc accordé à Interpol Accra, afin d’apporter les preuves des accusations des autorités ivoiriennes.
Une nouvelle audience devra déterminer si oui ou non, les preuves [supplémentaires] fournies par les autorités de Côte-d’Ivoire étaient suffisantes, à faire extrader l’accusé contre qui, court une autre procédure d’extradition pour crimes économiques.
Koné Katinan était assisté par son avocat, Mr Patrick Sogbodzor. L’avocat dans sa plaidoirie, a accusé Interpol Ghana de vouloir forcer la procédure d’extradition déjà en cours avec les nouvelles accusations. Mr Patrick Sogbodzor a donc souhaité que ces accusations soient reconsidérées afin d’en faire une procédure unique, celle en cours devant le Osu Magistrate’s Court, dans laquelle M. Katinan avait bénéficié d’une remise en liberté provisoire. Le juge Ali Baba Bature n’a pas suivi l’homme en toge dans sa plaidoirie.
Connectionivoirienne.net avec Ghana News Agency (GNA)
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Koné Katinan accusé du meurtre de 2 personnes La justice ghanéenne réclame des preuves Me Bourthoumieux : « C’est une victoire »
L’inter par Hamadou Ziao
Me Lucie Bourthoumieux explique l’arrestation de Koné Katinan
Le feuilleton Koné Katinan continue au Ghana. Hier lundi 1er octobre 2012, on en était à l’épisode où le porte-parole de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, est accusé du meurtre de deux hommes à Abidjan en mars 2011.
Selon l’Agence France presse qui a livré cette information hier, « Justin Koné Katinan a été inculpé de conspiration et de meurtre de deux hommes (…).Le porte-parole de Laurent Gbagbo est impliqué dans ces crimes au même titre qu’un ancien ministre ivoirien, Dallo Désiré (incarcéré à Boundiali au nord de la Côte d’Ivoire ndlr), dont l’inculpation a également été mentionnée lundi par le tribunal ghanéen. La police a déclaré au tribunal que les deux hommes étaient soupçonnés d’avoir, le 25 mars de l’année dernière, tué Kamagate Sedou, 83 ans, un soudeur et le 29 mars, Diabate Drissa, 37 ans, un négociant de Port Bouet, un quartier d’Abidjan », souligne l’Afp. Selon une source proche du dossier, les autorités ivoiriennes via interpol, ont en effet porté cette accusation de meurtre contre Koné Katinan et souhaité son extradition à Abidjan pour qu’il réponde devant la justice ivoirienne. Une procédure à laquelle les autorités ghanéennes se sont montrées jusqu’ici opposées et ont souhaité que le présumé tueur de M. Kamagaté et de M. Diabaté, soit entendu sur le territoire ghanéen.
L’interrogatoire prévu à cet effet, d’abord pour le samedi dernier 29 septembre, avait été renvoyé à hier lundi 1er octobre 2012. Et jusqu’à midi, rapportent nos sources, l’audition n’avait pas encore commencé. Finalement, l’affaire a été portée devant la justice ghanéenne à la demande des conseils de M. Koné Katinan. Les juges du pays de John Dramani ont alors réclamé que des preuves des nouvelles allégations de crimes de sang concernant le meurtre de deux personnes qui sont portées contre le porte-parole de Laurent Gbagbo, leur soient fournies afin qu’ils apprécient. Quant à l’accusation, notamment la police ivoirienne qui travaille avec celle du Ghana dans le cadre de la coopération interpol, elle a demandé un délai de deux (2) semaines pour apporter les preuves de leurs accusations.
Du côté de la défense, l’on savoure plutôt une victoire. « C’est une victoire. Ce qu’il faut savoir, c’est que le régime de M. Ouattara voulait contourner la justice ghanéenne et ramener le traitement du dossier d’interpol à interpol. Et donc hier (lundi) ayant attendu jusqu’à midi les agents d’interpol Côte d’Ivoire, nous avons demandé que l’affaire soit portée devant la justice ghanéenne. Ce qui a été fait. La justice ghanéenne respectueuse des conventions internationales et des lois de leur pays sera obligée de les appliquer, et dans ce cas, aucune extradition n’est possible, puisque ces lois interdisent justement l’extradition d’un réfugié politique », a expliqué Me Lucie Bourthoumieux, avocate de Koné Katinan, ajoutant que ce dernier n’a pas été inculpé.
Le président John Dramani hausse le ton
L’affaire du porte-parole de Laurent Gbagbo devient de plus en plus agaçant pour les autorités ghanéennes, notamment le chef de l’Etat John Dramani. A en juger par les propos qu’il a tenus sur le sujet à son retour de New York le dimanche 30 septembre dernier à l’aéroport de Kotoka à Accra. « (…) Je ne suis pas en charge du dossier [Ndlr. l’affaire Katinan]. Je ne suis pas juriste, je suis historien et communicateur de formation. Ce que je souhaite est que l’on laisse la justice de mon pays faire son travail. Cette affaire relève de la justice ghanéenne et tous ceux qui veulent la ramener sur le terrain politique auraient dû se rendre à l’Assemblée générale des Nations unies où nous avons parlé de l’Etat de droit. Je pense qu’ils auraient beaucoup appris (…) », a lâché le président ghanéen.
Des propos qui présentent clairement la position du successeur de feu John Atta Mills dans l’affaire de l’ancien ministre du Budget dans le dernier gouvernement de Laurent Gbagbo. Faut-il le souligner, Justin Koné Katinan restera aux mains de la police ghanéenne durant les deux semaines demandées par l’accusation pour rassembler les preuves des meurtres allégués contre lui. Koné Katinan, rappelons-le, avait été arrêté une première fois en août au Ghana, où il avait trouvé refuge, suite à la crise post-électorale. Il était alors accusé de crimes économiques dans son pays. Il avait été libéré sous caution à la suite d’une procédure judiciaire toujours au Ghana, là où les autorités ivoiriennes réclamaient son extradition, avant de se retrouver à nouveau aux mains de la police ghanéenne, le vendredi 28 septembre 2012, cette fois pour répondre des crimes de sang dont il est accusé par le pouvoir d’Abidjan.
Hamadou ZIAO
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