Les dernières révélations de La Lettre du Continent vont alimenter les bruits d’alcôve…
Malaise au sommet de l’Etat
Par Le Nouveau Courrier
Rien ne va plus entre le chef de l’Etat et son Premier ministre. Méprisé, humilié au quotidien, Ahoussou Jeannot est considéré comme incompétent par son «boss». Iront-ils jusqu’à la rupture ? Le Tout-Abidjan suppute.
Alors que la Côte d’Ivoire fait face de nouveau à une crise sécuritaire préoccupante, l’atmosphère au sommet de l’Etat est particulièrement délétère. L’information, qui circule dans les milieux informés d’Abidjan, a été divulguée par La Lettre du Continent dans sa dernière édition. Ce n’est plus du tout le grand amour entre Alassane Ouattara et Jeannot Ahoussou Kouadio.
Imposé à la tête du gouvernement après le pacte signé avec Henri Konan Bédié durant la présidentielle de 2011, le Premier ministre Jeannot Ahoussou ne parvient pas à satisfaire Alassane Ouattara. Malgré sa pléthore de communicants, Jeannot Kouadio-Ahoussou peine à convaincre et à séduire. «Depuis sa nomination en mars, suite à la promesse de campagne d’Alassane Ouattara de nommer un membre issu du PDCI à la tête de l’exécutif, le Premier ministre est régulièrement rabroué par le chef de l’Etat en conseil des ministres ou en réunion de travail», écrit le périodique. Pour le «respect républicain», vous repasserez ! La Lettre du Continent décrit quelques vexations que subit le «grand homme de Didiévi».
«En juillet, la présidence a annulé in extremis un séminaire sur le programme de travail du gouvernement que tentait d’organiser Jeannot Ahoussou. Cause de l’ire présidentielle : son manque de maîtrise de certains dossiers et sa faible réactivité. Ainsi, les projets de lois adoptés en conseil de gouvernement, sous l’autorité du premier ministre, sont régulièrement réexaminés par les conseillers d’Alassane Ouattara, qui se gaussent en évoquant « le premier des ministres ». »
Ouattara et son clan «tiennent» Ahoussou par… la bourse ! Les salaires de la Primature, nous apprend La Lettre du Continent, sont «sous la supervision» d’Ibrahim Ouattata dit «Photocopie», frère cadet du chef de l’Etat qui peut rationner comme bon lui semble le chef du gouvernement, dont il est par ailleurs – en principe – l’un des ministres. Signe qui ne saurait tromper : la nomination de notre confrère André Silver Konan «n’a toujours pas été entérinée», alors qu’elle date de plus de trois mois.
Le clash est-il pour bientôt ? Le schéma d’un «retour en force» de Guillaume Soro, notamment sous la «pression» de la situation politico- militaire, ne relève pas totalement de la politique-fiction. Une chose est sûre : les colères d’Alassane Ouattara, dont le caractère acariâtre est désormais critiqué mezza voce y compris dans son camp, sont légion.
La Lettre du Continent évoque ainsi l’épisode d’une «foudre présidentielle» dirigée contre le ministre des Télécommunications et porte parole du gouvernement, Bruno Koné, dont le projet de réseau national de fibre optique, évalué à 45 milliards de FCFA, a été gelé. Le dossier a été remis au conseiller français du «chef», Philippe Serey-Eiffel, qui est réputé avoir fait disparaître le ministre Patrick Achi (PDCI) du «premier cercle».
Une chose est sûre, dans tous les cas : le régime Ouattara est tenté par le repli sur sa base ethnique et strictement RDR. Et les dernières nominations de «comzones» dont les CV sont pour le moins particuliers comme «préfets de région», si l’on en croit le site Internet de Jeune Afrique, constituent un signal que seuls les naïfs ne décoderont pas.
Philippe Brou
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