Les agents des Établissements Sanitaires à Base Communautaire (ESCOM) ont décidé depuis, ce jeudi 27 septembre 2012 de rentrer en grève « illimitée ». Par cet acte, ils revendiquent quatre mois d’arriérés de salaire.
De Yopougon à Abobo, en passant par Williamsville et Gonzagueville, les services de soins de ces centres de santé ont baissé pavillon. Aucun service même minimum n’est effectué. Autant dire que tout est paralysé. Des salles d’accouchements, au dispensaire en passant par les laboratoires et les services d’hospitalisation, c’est un silence de cimetière. « Nous avons décidé de ne plus nous laisser distraire par des promesses sans issues », a martelé le secrétaire général du Syndicat National des Agents des Etablissements Communautaires de Côte-d’Ivoire (SYNAESCOMCI), Georges Kaman Meney joint par téléphone.
Il réclame quatre mois d’arriérés de salaire.
En effet, de la gratuité totale initiée par l’État de Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise postélectorale, à la gratuité des soins ciblés, les employés des Établissements Sanitaires de type particulier n’ont jamais perçu leurs salaires de façon régulière. Pis, leurs premiers responsables sont confrontés au non paiement de la redevance depuis 16 mois. A cela s’ajoute la note salée du cumul d’arriérés de salaire des employés payés en dents de scie, et des promesses non tenues par la ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, Thérèse Aya Yoman N’Dri etc…
Cette mesure de gratuité qui a eu un réel succès auprès des populations a eu des répercutions aux multiples conséquences dans les ESCOM. Dégradation du plateau sanitaire, cumul de frais des prestataires, manque de médicaments de première nécessité etc. En somme, les arriérés des redevances qui prennent en compte tout ce volet s’élèvent à des montants faramineux que personne ne veut évoquer. Cependant, en décembre 2011, l’État devait plus de 6 milliards FCFA de dette à ces centres de santé de type particulier.
C’est pour mettre fin à tout cela malgré les nombreuses négociations entreprises par le SYNAESCOMCI avec la direction de l’inspection du travail qui se sont soldées par des échecs que les agents ont décidé de rentrer « en grève illimitée ». Une grande première en milieu sanitaire en Côte d’Ivoire depuis que le pays a accédé à l’indépendance.
Par S.B Connectionivoirienne.net
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