Côte d’Ivoire: les associations de victimes du Probo Koala pour la remise en cause de l’accord signé par l’Etat
Par RFI
Amnesty international et Greenpeace publient un rapport, initulé «Une vérité toxique», portant sur les empoisonnements et la pollution causées par le déversement à Abidjan de déchets toxiques par le navire Probo Koala en 2006. Plus de 100 000 abidjanais avaient dû consulter un médecin et quinze personnes étaient décédées des suites de leur intoxication. Aujourd’hui, les deux ONG demandent qu’une enquête pénale visant Trafigura, la multinationale ayant affrêté le Probo Koala, soit ouverte au Royaume Uni.
Déjà condamnée deux fois aux Pays-Bas dans l’affaire des déchets toxiques du Probo Koala, Trafigura pourrait être poursuivi une nouvelle fois devant des tribunaux britannique et hollandais.
C’est en tout cas le souhait d’Amnesty International et Greenpeace. À Abidjan, après la publication du rapport de ces deux ONG, la réaction des associations des victimes ne s’est pas fait attendre. Aboubacar Marvin Ouattara préside l’une d’entre elles.
« Je suis heureux parce que nous suspectons la mainmise de l’Etat sur ce dossier qui, par son attitude, s’est désisté de toute action juridique. Et nous avons estimé que cet accord ne prenait pas en compte nos réalités. Nous avons été laissés-pour-compte à cette époque-là. Donc, nous sommes heureux aujourd’hui, six ans après, que cet accord soit mis en cause, car cet accord a été fait au détriment du droit des victimes, du droit de l’homme ».
Amnesty International et Greenpeace demandent au gouvernement ivoirien de remettre en cause la légalité de l’accord conclu en 2007 avec Trafigura, du temps du pouvoir de Laurent Gbagbo. « L’Etat ivoirien ne fera pas de démarche dans ce sens-là », selon le porte-parole du gouvernement actuel. Sauf, ajoute Bruno Koné, si de nouveaux éléments indiquent qu’il y a lieu de poursuivre Trafigura.
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