Liberté d’expression et licence langagière ! Diarra Cheick Oumar répond au Dr Kouakou Edmond

DIARRA CHEICKH OUMAR E-mail : diarra.skououmar262@gmail.com

Réponse à Docteur Kouakou Edmond : il y a une nuance entre la liberté d’expression et la licence langagière !

Lire ici la contribution du Dr. Kouakou Edmon

Si la démocratie peut être appréhendée comme une prétention doctrinale célébrant la liberté et les Droits fondamentaux de l’individu humain, cela ne doit pas être perçu comme une licence donnée à chacun de poser des actes et d’éructer des propos viciant les normes civiques et éthiques qui noyautent la stabilité sociale. Sans ces piliers, la République rompt fatalement avec son étymon latin ‘’res publica’’ (chose (res) publique), c’est-à-dire pouvoir mis en commun pour régenter la chose publique permettant de tenir en respect la libre volonté de chacun et d’agir dans le sens de l’acquisition d’avantages communs pour devenir une Cour des Miracles c’est-à-dire un lieu sordide, vierge de toute réglementation, où la misère physique ou morale est tenue comme principe existentiel. Sous Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire, à des différences près, a correspondu à la description sus-indiquée. Laissé en rade entre des mains inexpertes de politicards à la culture politique plus que douteuse suite à une parodie d’élection, notre cher pays a été géré dix années durant, de façon permissive, par une horde de badauds, un ramassis de parias au firmament de l’abjection éthico-morale qui ont avec une méchanceté jamais vue de mémoire d’homme, sérieusement corrodé les assises du pays en s’illustrant à travers d’irrémissibles forfaitures. Les élections présidentielles de 2010 ont définitivement refermé cette triste et honteuse parenthèse de notre jeune histoire politique. Il n’est plus question de retomber dans cette violence première rappelant cette vie primitive et sauvage de l’homme, à l’aube de l’humanité. Mais, malgré tous les efforts surhumains consentis par l’exécutif pour un retour définitif à la normalité, la chapelle frontiste et certains de ses dirigeants, obnubilés par une guerre de positionnement, restent malheureusement nostalgiques de ces affligeants moments de balbutiements, de convulsions socio-politiques qui ont balafré ce pays en créant les conditions de nouvelles conflagrations par des sorties aussi abominables qu’irresponsables. Comme à leur habitude, ces héros d’opérette, tout en prenant soin de mettre leurs différentes familles à l’abri, en leur interdisant formellement les lieux de meetings et de manifestations, se servent toujours des rejetons des autres comme instruments dans leurs actions vengeresses et leur témérité suicidaire. A l’expérience, lors des décomptes macabres, aucun de leurs proches n’est curieusement cité mais toujours des jeunes gens dans la fleur de l’âge, sous l’effet soporifique de l’endoctrinement, de visions chimériques, de contre-vérités. Cher Docteur Kouakou, vous le savez mieux que moi puisque vous vous prévalez d’une thèse en droit, dans un Etat légalement constitué, de telles attitudes ne sauraient être passées sous silence, tolérées. Ce qui est en jeu ici, c’est bien évidemment la paix dans la cité, l’harmonie sociale. Le pouvoir n’a nullement le droit de transiger sur des questions aussi cruciales, consubstantielles même à la vie de l’Etat et de la nation. Aucun gouvernement responsable ne resterait inactif face à la gravité des propos tenus par votre bouffon héros, Laurent Akoun, qui sont attentatoires à l’ordre public car visant visiblement à installer la chienlit, une atmosphère de violence généralisée, eu égard à leur nature incendiaire. Pour l’avoir fait, il mérite amplement de passer sous les fourches caudines de la justice. La peine qui lui a été infligée n’est donc pas du tout disproportionnée. Je ne cesserai jamais de le répéter, vous savez que je ne suis pas un chantre passionné du Président Ouattara, mais, le principe de l’objectivité impose que vous lui devez une fière chandelle pour avoir conservé la vie à votre gourou, Laurent Gbagbo, aujourd’hui pensionnaire du bagne de Scheveningen, son épouse et ses laquais qui ont impardonnablement fauté tout le temps qu’a duré leur gouvernance et qui se sont hissés au paroxysme du mal lors de la crise postélectorale. Lorsque le commandant Touré Hervé s’est retrouvé en face de votre démiurge, dans le sous-sol de sa résidence qui lui avait servi de cachette momentanée, sa première phrase a été celle-ci : « Ne me tuez pas ! ». Psychanalytiquement interprétée, cette phrase traduit le drame intérieur, toute de la déception de l’homme vis-à-vis de lui-même qui ne voyait comme exutoire que la mort que lui infligerait l’autre sans détour dans la réflexion, dans la sentimentalité. En des termes plus limpides, pour votre mentor, vu l’importance des crimes dont il s’est rendu coupable, seules la sentence de la mort et les éternelles flammes du shéol étaient à même d’expier ses fautes. Il en est de même pour son épouse qui, tremblant de tout son corps, contenait difficilement une angoisse irrépressible symptomatique de ce moment fatidique qui précède la mort comme instance dernière et fatale de notre séjour dans le temps. On sait sans coup férir, faire passer d’autres âmes de vie à trépas et quand vient ‘’le moment de notre propre mort’’, on se répand en supplications, en implorations. Curieuse conception de la vie tout de même !

Monsieur Ouattara mérite, pour cet acte historique, votre humble reconnaissance, votre amabilité et non des propos injurieux et guerriers invitant vos militants à l’insubordination, à l’insurrection contre l’autorité de l’Etat. C’est de l’ingratitude et de l’infatuation mal contenue. En vous obstinant dans cette voie scabreuse, vous ne connaîtrez que des déboires qui finiront par donner l’extrême onction à votre formation politique déjà moribonde, dans un état comateux. Or, en rompant avec cette culture de la violence et en faisant usage d’un ton langagier plus conciliant, vous verrez plusieurs portes s’ouvrir à vous avec plusieurs intercesseurs à votre faveur. A l’évidence, cela aiderait à aplanir les différends qui vous opposent au pouvoir, à ramener le calme et la sérénité au sein de vos militants ; également au sein de la nation qui a trop souffert de nos déchirements, de nos futiles bisbilles. Toutefois, a posteriori, il me semble que c’est l’option guerrière que votre héros d’opérette et ses camarades ont malheureusement choisi, cher Docteur. Ils trouveront également dressé sur leur trajectoire, le scalpel de la justice qui s’abattra, sans la moindre once de pitié, sur eux, au fur et à mesure, jusqu’au dernier. Ce serait le prix à payer pour cette alternative irrationnelle qui contraste avec les exigences de la démocratie, de la modernité. Force revient à la loi. Ils n’auront qu’à s’en prendre à eux-mêmes puisqu’il s’agira des effets boomerang de leurs propres actes. Pour l’heure, j’ose croire que Laurent Akoun tirera de réels enseignements de ce séjour carcéral et que cela le hissera vers les hauteurs vertueuses. J’espère également que ceux dans vos rangs qui jouissent encore des délices de la liberté sauront préserver cette atmosphère de gaieté par des attitudes responsables. Que Dieu nous garde !

DIARRA CHEICKH OUMAR
E-mail : diarra.skououmar262@gmail.com

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