Aujourd’hui, vendredi, c’est jour de grande prière chez les musulmans. Et c’est une journée à haut risque en terre d’islam. La polémique née de la publication par le journal satirique français Charlie Hebdo de caricatures de Mahomet fait craindre des débordements à la sortie des mosquées. Et elle continue de nourrir la réprobation, voire l’indignation de la presse africaine.
En Tunisie, le journal Le temps se récrie. « Même si la menace salafiste (…) fait de plus en plus parler d’elle, il va sans dire que notre pays qu’on taxe d’islamiste n’a pas à rougir de son authenticité, insiste le quotidien. En effet, l’Europe elle-même n’a-t-elle pas engendré fascisme, nazisme et franquisme. Quel pays au juste ne gîte pas ses salafistes ? », interroge le journal.
Au Burkina-Faso, Le Pays ne dit pas autre chose. « Il est tout simplement dommage qu’après avoir âprement lutté contre le nazisme, le fascisme, l’anarchisme et tant d’autres dérives totalitaires, l’Occident en soit venu à tolérer, au nom de la liberté, la résurgence sous une forme ou une autre d’organisations faisant la promotion de la haine de l’autre », regrette le quotidien ouagalais. Le Pays estime qu’en matière de liberté d’expression, « parce que l’excès nuit, il faudra bien légiférer (…) Car, autant il y a des fous d’Allah, autant il y a des fous de la liberté d’expression ».
Affaire «Charlie Hebdo» : Deo optimo maximo
Des « fous de la liberté d’expression » ? Voilà qui est pour le moins original. A se demander comment réagira la presse à la dernière facétie de Damien Glez, dont nous vous parlions ici-même hier. Le décidemment très inspiré dessinateur franco-burkinabé a eu l’idée, tout aussi originale et, on l’espère, tout sauf sacrilège, d’interviewer Dieu lui-même.
Et l’interview, réalisée « en songes », avec une « petite dose de postsynchronisation, comme dans « L’innocence des musulmans » », le film anti-islam produit aux Etats-Unis et qui a déclenché la tempête que l’on sait, est à lire sur le site Internet Slate Afrique.
En voici un extrait :
Intervieweur : C’est le cas de le dire. Du Nord-Mali à l’Ouganda, on a du mal à Vous suivre. Peut-on dire que l’Afrique sera la dernière terre de Dieu?
Dieu : Les premiers sont les derniers. (Evangile selon Matthieu 20, chapitre 1)
Intervieweur : En parlant de démembrement, que dites-Vous à ceux qui amputent en votre nom?
Dieu : Répondez à la mauvaise action par l’action la meilleure. (Coran, XXXXI, 34)
Intervieweur : Et ceux qui massacrent au nom de la religion?
Dieu : Aimez-vous les uns les autres. (Evangile selon St Jean, chapitre 15, 9-17)
Intervieweur : Donc Vous êtes chrétien?
Dieu : Mon amour est acquis pour ceux qui s’aiment entre eux (rapporté par Ibn Abi Dounia et authentifié par cheikh Albani dans Sahih Al Jami n°4320)
On ne saurait mieux dire.
Par RFI
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