L’Ex-PDG d’Elf a été arrêté en Côte d’Ivoire et extradé vers le Togo
L’ex-PDG d’Elf, le Français Loïk Le Floch-Prigent, a été arrêté samedi à Abidjan dans le cadre d’un mandat d’arrêt international délivré par la justice togolaise dans une affaire d’escroquerie. Il a ensuite a été extradé vers le Togo, a indiqué dimanche une source gouvernementale.
L’ancien patron du groupe pétrolier français Elf, Loïk Le Floch-Prigent, a été arrêté samedi matin à Abidjan. Il y a été entendu par la police ivoirienne dans le cadre d’un mandat d’arrêt international délivré par la justice togolaise dans une affaire d’escroquerie.
Loïk Le Floch-Prigent a ensuite été extradé vers le Togo, où il a été interpellé à sa descente d’avion à Lomé, a annoncé Radio France Internationale. Un diplomate en poste à Lomé a affirmé qu’il a ensuite été transféré dans les locaux de la police nationale.
Accusé d’escroquerie en compagnie d’un ex-ministre togolais
Le Français doit être entendu à la suite d’une plainte d’un homme d’affaires émirati qui affirme avoir été victime d’une escroquerie portant sur un montant de 48 millions de dollars (environ 44,5 millions de francs).
Un ancien ministre togolais de l’administration territoriale, Pascal Bodjona, vient d’être inculpé dans le cadre de cette affaire.
Son avocat déclare qu’il a été « enlevé »
Patrick Klugman, avocat de Loïk Le Floch-Prigent, a assuré dimanche à l’AFP que son client avait fait l’objet d’un « enlèvement et en aucun cas d’une extradition », étant donné autorité judiciaire n’est intervenue.
Il a ajouté qu’il craignait pour « l’intégrité physique de son client qui doit subir une intervention médicale prévue le 26 septembre à Paris ».
« Mon client est l’enjeu d’une affaire intérieure à la politique togolaise et je ne suis pas convaincu qu’il soit réellement détenu pour des faits d’escroquerie », a précisé Patrick Klugman.
Loïk Le Floch-Prigent a été emprisonné à plusieurs reprises en France pour corruption alors qu’il était à la tête d’Elf, de 1989 à 1993.
afp/jzim
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L’ex PDG d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent, arrêté en Côte d’Ivoire
Par Le Nouvel Observateur avec AFP
Nier français Elf, Loïk Le Floch-Prigent, a été arrêté samedi 15 septembre au matin à Abidjan, où il a été entendu par la police ivoirienne dans le cadre d’un mandat d’arrêt international délivré par la justice togolaise dans une affaire d’escroquerie.
L’ancien PDG du groupe Elf a ensuite été extradé vers le Togo, a annoncé Radio France Internationale (RFI).
Dès sa sortie de l’avion samedi soir à 21H30 heure de Lomé, Loïk Le Floch Prigent a été interpellé par les forces de sécurité, d’après RFI. Un diplomate en poste dans la capitale a affirmé qu’il a ensuite été transféré dans les locaux de la police nationale.
« Entendu en qualité de témoin »
« Loïk Le Floch-Prigent est entendu en qualité de témoin à Abidjan dans une affaire togolaise, à laquelle il se sent parfaitement étranger et qui, ces derniers jours, a pris au Togo un caractère éminemment politique parce que d’autres personnes sont impliquées », avait indiqué à l’AFP son avocat français, Me Patrick Klugman.
A Abidjan, le substitut du procureur de la République, Noël Djé, a simplement indiqué que Loïk Le Floch-Prigent était toujours entendu par la police samedi en fin d’après-midi et qu’il n’avait pas encore été présenté à un magistrat.
L’ambassade de France en Côte d’Ivoire n’était pas disponible pour commenter cette information.
Mandat d’arrêt international
Selon une source proche du dossier en France, Loïk Le Floch-Prigent, qui aura 69 ans la semaine prochaine, a été arrêté alors qu’il se trouvait sur un vol Air France, en vertu d’un mandat d’arrêt international lancé par les autorités judiciaires togolaises dans une affaire d’escroquerie.
Contactée par l’AFP, une source judiciaire togolaise proche du dossier a confirmé qu’un mandat d’arrêt international avait été lancé contre l’ancien patron d’Elf dans une affaire d’escroquerie.
« Nous pensons qu’il se trouve l’otage d’enjeux internes au Togo qui le dépassent largement », a estimé Me Klugman.
« Escroquerie internationale »
« Nous sommes très inquiets de son état de santé car il doit subir une intervention médicale importante à Paris la semaine prochaine, prévue de longue date. Nous pensons que la seule issue de ce dossier, c’est que Loïk Le Floch-Prigent puisse rentrer (en France) aussi vite que possible pour être soigné et qu’il puisse s’expliquer en France et ainsi bénéficier de toutes les garanties judiciaires et sanitaires », a conclu l’avocat.
L’arrestation de Loïk Le Floch-Prigent serait liée à celle d’un ancien ministre togolais de l’Administration territoriale, Pascal Bodjona, inculpé le 12 septembre dans le cadre d’une affaire « d’escroquerie internationale », qui oppose un homme d’affaires togolais, Bertin Sow Agba, à un homme d’affaires émirati, Abbas El Youssef.
« Chef d’orchestre »
L’Emirati a porté plainte contre Bertin Sow Agba, l’accusant d’avoir organisé un réseau pour lui soutirer la somme de 48 millions de dollars. Les membres de ce réseau lui auraient fait croire qu’ils avaient une fortune de feu le président ivoirien Robert Gueï, estimée à 275 millions de dollars, bloquée sur un compte en banque au Togo.
« Selon Abbas El Youssef, Loïk Le Floch-Prigent était son conseiller personnel et c’est lui qui serait le chef d’orchestre dans cette affaire d’escroquerie », a précisé la source judiciaire togolaise.
Abbas El Youssef a accusé dans les médias togolais Bertin Sow Agba, Pascal Bodjona et Loïk Le Floch-Prigent dans cette affaire, qui rappelle les arnaques dites « à la nigériane » qui circulent sur internet.
Loïk Le Floch-Prigent condamné en 2003
Loïk Le Floch-Prigent a été nommé dans les années 1980 à la tête des plus grandes entreprises françaises, notamment le géant pétrolier Elf entre 1989 et 1993. Il avait été condamné en 2003 à 5 ans de prison dans l’affaire Elf et avait passé environ deux ans derrière les barreaux pour des malversations financières.
Le groupe français Total avait acheté Elf en 1999.
Loïk Le Floch Prigent est aujourd’hui consultant dans le pétrole, comme il l’avait expliqué en août à une journaliste de l’AFP: « Quinze jours par mois à Brazzaville, Abidjan, Addis Abeba et Dubaï, les quinze autres jours à Paris avec des voyages en Italie et dans les pays d’Europe de l’Est ».
Il vient de publier un roman policier, rédigé en prison, dont l’action se déroule en Bretagne (ouest de la France), sa région d’origine.
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