Bark Biiga
Le président Alassane Dramane Ouattara a beau martelé, à la suite des attaques qui ont réveillé les plaies de la crise en août, que «la violence est l’arme des faibles et des désespérés», il n’en demeure pas moins que la faiblesse et le désespoir sont partagés en Côte d’Ivoire.
Que ce soit au niveau des pro-Gbagbo en exil ou à l’intérieur du pays, ou des pro-Ouattara en armes ou en costume de politiques, tous sont coupables de ne pas donner assez de chance à la paix et à la réconciliation, surtout des cœurs déchirés et meurtris par plus d’une décennie de haine entre adversaires politiques devenus frères ennemis. Et pourtant, quelle que soit la profondeur des plaies de la haine, il va falloir renouer les fils de l’indispensable vivre-ensemble. C’est ce qui semble manquer le plus. Pire, tout porte à croire que la classe politique, notamment le parti au pouvoir et l’opposition ne ratent aucune occasion pour attiser la haine. Ils sont aujourd’hui pris dans leur vilain jeu de «je t’aime moi non plus». Pour donner de nouvelles chances à la paix, il faut sortir de cette impasse voulue et entretenue par et dans les deux camps.
L’appel lancé lundi dernier par la Ligue des mouvements pour le progrès (LMP) en faveur de «négociations directes entre les forces politiques» suffira-t-il à donner un nouvel élan au désarmement des cœurs? Il faut vivement le souhaiter. Surtout que ce cri de cœur, qu’il faut espérer sincère, vient d’un mouvement de jeunes qui se disent «gbagboïstes» et fiers de l’être.
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