Par Bertrand Gueu
L’Inter
Le général des corps d’armées Soumaïla Bakayoko, chef d’Etat-major général des armées visitant l’embarcation qui a chaviré hier(Ph : B.G.)
Six militaires ont disparu hier à la suite du chavirement d’une embarcation de retour d’une patrouille sur la lagune Ebrié. Retour sur les circonstances exactes du drame.
En arrivant hier à la base navale de Locodrjo, la tristesse était totale. Car l’annonce de la disparition des six (06) éléments appartenant aux Forces républicaines de sécurité (FRCI), de la police et de la gendarmerie s’était répandue comme une traînée de poudre. Sur les réseaux sociaux, la rumeur avait même annoncé la mort du général de division Detto Letto, chef d’Etat-major adjoint des FRCI. « Je vous dis que je suis en vie», a-t-il répondu à un interlocuteur qui venait de le joindre sur son téléphone-portable, alors qu’il se trouvait la base navale de Locodrjo avec le général des corps d’armées Soumaïla Bakayoko, chef d’Etat-major général des armées. Comment en est-on arrivé à ce drame.
Dans le cadre des opérations de sécurisation du territoire ivoirien, divers dispositifs à la fois terrestres, maritimes et aériens ont été mis en place à l’effet de prévenir toute attaque contre la Côte d’Ivoire. La marine nationale a en charge le dispositif de la sécurité maritime. Et chaque jour, des patrouilles se font régulièrement pour la surveillance du plan d’eau d’Abidjan.
Avant-hier mercredi, il est 22 heures lorsque des éléments de la marine montent à bord de la vedette baptisée « Elie » dans le cadre d’une patrouille de sécurisation. Quelques heures plus tard, ils sont rejoints par de hautes autorités militaires, de la police et de la gendarmerie, avec à leur tête, le général de division Detto Letto. Leur mission consistait à procéder à la vérification de ce dispositif mis en place à l’effet de voir son fonctionnement. Cette nuit-là, il était un peu plus de minuit.
Trois navires militaires sont commis pour cette visite sur le plan d’eau lagunaire d’Abidjan. Si les hauts gradés de l’armée, de la police et de la gendarmerie qui faisaient partie de l’expédition sont montés à bord d’un même navire, leurs différents gardes de corps et le capitaine de vaisseaux Sékongo Doulaye ont été installés à bord d’une vedette baptisée « Elie ». Mais de toute vraisemblance, « Elie » ne pouvait pas supporter la charge des 15 personnes qu’il devait transporter.
Au retour de cette patrouille, « Elie » prend de l’eau, sous le pont Félix Houphouët-Boigny, juste au même endroit où a plongé le bus de la SOTRA de la ligne 19 en août 2011. L’alerte est donnée. Et immédiatement, les secours arrivent sans perdre de temps. 9 personnes sont secourues. Quant aux autres, elles n’ont pas été retrouvées. Sur le site de l’incident, Licorne, ONUCI, gendarmerie et l’armée ivoirienne menaient encore les recherches.
Bertrand GUEU
Le général Bakayoko raconte l’accident…
Quels sentiments après l’annonce de l’accident dont ont été victime des militaires ?
Ce sont des mots de compassion à l’endroit de mes frères d’armes. Nous sommes à pied d’oeuvre à la recherche des corps. Nous avons bon espoir eu égard à l’ensemble du dispositif qui est déployé actuellement pour retrouver les corps. Mais en même temps, c’est le lieu de dire que c’est la triste réalité du métiers de armes. Et ce genre d’événements malheureux fait partie de cette vie de soldat. Cela ne doit en rien entamer le moral des hommes. Nous devons continuer, quoiqu’il en soit, vaille que vaille, la mission qui est la nôtre. C’est au prix de tout cela que nous garantissons la sécurité et la sérénité de nos compatriotes, de nos populations. C’est douloureux ; nous le ressentons tous. Mais en même temps, mes encouragements à tous pour que nous poursuivions la mission qui est la nôtre.
Qu’est-ce qui s’est passé concrètement, mon général ?
C’est une patrouille sur le plan d’eau organisée chaque jour pour voir les positions que tient la Marine par rapport à la sécurité que nous devions garantir à Abidjan. Donc, les commandants des forces étaient en train de vérifier les différentes positions tenues par la Marine du plan lagunaire lorsqu’au retour de cette patrouille une des embarcations a chaviré. Évidemment, les premiers secours ont permis de repêcher un bon nombre de personnes, malheureusement nous déplorons la disparition de six de nos amis.
Propos recueillis à la Base navale de Locodjro par B. GUEU
Le général des corps d’armées Soumaïla Bakayoko, chef d’Etat-major général des armées, en compagnie des commandants des différents corps de l’armée, de la police et de la gendarmerie nationale(Ph:B.G.)
La liste complète des personnes portées disparues
Capitaine de vaisseau Sékongo Doulaye(FRCI), chef des opérations de la marine nationale
Sergent Dosso Séria(Police), garde de corps du Directeur général adjoint de la police nationale chargé de la sécurité publique
Mdl Manzo Eric(gendarmerie), garde de corps du commandant en second de la gendarmerie nationale
Mdl Kra Hubert(gendarmerie), garde de corps de corps du commandant en second de la gendarmerie nationale
Mdl Oyassi Jocelyn(gendarmerie), garde de corps du commandant en second de la gendarmerie nationale
Quartier-maître Soro Siria(FRCI), garde de corps du chef des opérations de la marine nationale
Titre: J-ci.net
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