Côte d’Ivoire-Calixthe Beyala: Commission rogatoire contre Calixthe Beyala
Un spécialiste du droit pénal sceptique sur le succès de la commission rogatoire ivoirienne contre Calixthe Beyala – ‘Il est peu probable que les autorités françaises donnent une suite favorable à la commission rogatoire lancée par la Côte d’Ivoire contre l’écrivaine camerounaise Calixthe Beyala, accusée d’avoir indûment reçu d’importantes sommes d’argent de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo’, a estimé lundi à Paris un spécialiste du droit pénal, Me Philippe Missamou.
‘Du point de vue du droit, je ne vois pas sur quelle base on peut engager en France des poursuites contre Mme Beyala’, a expliqué l’expert franco-congolais lors d’un entretien accordé à la PANA.
L’avocat parisien a également soutenu que pour que Mme Beyala, qui n’a jamais ménagé son soutien à l’ancien président ivoirien, soit poursuivi pour ‘recel’, les autorités judiciaires ivoiriennes doivent faire la démonstration qu’elle connaissait l’origine ‘illicite’ des sommes perçues.
‘En l’espèce, cette preuve est quasi-impossible à apporter. A l’époque des faits, M. Gbagbo était un chef d’Etat en exercice. Il disposait légalement des fonds politiques. Mme Beyala peut avoir reçu cet argent sur la cassette personnelle du président Gbagbo; ce qui est tout à fait légal’, a argumenté Me Missamou.
Il s’est par ailleurs prononcé sur le montant des sommes incriminées, affirmant que rien n’empêchait l’ancien président ivoirien de donner davantage d’argent à l’écrivaine camerounaise.
‘Elle pouvait recevoir un million d’euros et même davantage de Gbagbo. Pour la poursuivre, ne serait-ce que pour recel, il faut démontrer qu’elle savait que cet argent était illicite. Tous les juristes neutres savent comme moi que c’est un exercice impossible’, a encore martelé le pénaliste franco-congolais.
Le Parquet d’Abidjan avait transmis début juin au ministère ivoirien de la Justice une commission rogatoire destinée aux autorités judiciaires françaises ‘aux fins d’inculpation de la romancière franco-camerounaise, Calixthe Beyala, pour des faits de recel de fonds volés ou détournés et de blanchiment de capitaux’.
La requête devait suivre le circuit diplomatique pour arriver au ministère français de la Justice à Paris.
Pana
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