En mission récemment dans une région de l’Est de la Côte-d’Ivoire, j’ai rencontré un soldat des ex Forces nouvelles Fafn. Il m’a supplié de ne pas les oublier. Il était très inquiet pour son avenir, car ce jeune taillé en militaire et engagé depuis 2002 n’a pas encore reçu son numéro matricule. « Nous sommes prêts à défendre le pays, mais il faut régulariser notre situation » m’a-t-il dit, comme si j’y pouvais quelque chose. Cela m’a bouleversé. Je peux comprendre que ceux des ex fafn qui ont atteint un âge avancé soient mis de côté, mais pas les jeunes engagé depuis 2002 et qui n’ont pas atteint à ce jour l’âge légal de départ à la retraite des militaires. Ils ont montré leurs preuves en tenant en respect les ex Fanci.
Lors des guerres de 14/18 et de 39/45, les milliers de tirailleurs Sénégalais recrutés par les colons, avaient fait leurs preuves. En témoigne, les nombreuses médailles qu’ils ont glanées en luttant vaillamment contre les nazis. Ceux-là, contrairement aux ex Fafn, n’avaient aucun rudiment du Français, et pourtant ! Par ailleurs, on se rappelle qu’en 1987, des jeunes gens partis faire leur service militaire, ont été ensuite engagés par Houphouët-Boigny après un mouvement d’humeurs. Beaucoup parmi ceux-là n’avaient pas de connaissances en Français ou n’avaient jamais mis le pied dans une école. Certains parmi eux se sont d’ailleurs illustrés par leur bravoure depuis le début de la crise. Il y a donc urgence à prendre très au sérieux ce problème pour éviter d’accroître la liste déjà très longue des frustrés.
Armand D.
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