Après les dernières violences survenues dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, notamment les attaques contre les Forces républicaines de la Côte d’Ivoire (FRCI), suivies d’arrestations en cascade et de l’inculpation de certains responsables politiques du Front populaire ivoirien, l’inquiétude est palpable concernant la paix dans ce pays plusieurs mois après la chute de Laurent Gbagbo, aujourd’hui transféré à la Cour pénale internationale. Une situation qui ne décourage pas cependant le premier concerné qu’est Alassane Ouattara, Président de la République, et encore moins Charles Konan Banny qui dirige la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation.
Mais comment arriver à cette réconciliation quand une partie de la classe politique ne joue pas la carte de la sincérité et de l’amour du pays ? Car pour lui, un dialogue sincère et fraternel doit impérativement s’installer entre les acteurs politiques, mais aussi entre tous les citoyens ivoiriens pour qu’enfin la Côte d’Ivoire puisse entamer une nouvelle page. C’est dans ce contexte qu’à lieu aujourd’hui, ce lundi 3 septembre, l’ouverture des universités publiques du pays où plus de 80 000 étudiants de quatre générations (2008-2009 ; 2009-2010 ; 2010-2011 et 2011-2012) uniquement de première année sont concernés. Malgré la crise, le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens pour que cette rentrée soit le premier symbole concret d’une réconciliation qui avance lentement mais sûrement.
L’Etat a débloqué 100 milliards de francs CFA (150 millions d’euros) pour réhabiliter les deux universités d’Abidjan et celles de l’intérieur du pays : Bouaké (Centre), Korhogo (Nord) et Daloa (Centre-Ouest) – des universités qui ont même changé de nom. Et le syndicat des étudiants en a conscience car la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) ne compte pas mélanger la politique aux études pour ne pas être l’otage d’une faction. Et quand on sait que l’actuel président de l’Assemblée nationale (le Parlement) de Côte d’Ivoire était à la tête de cette puissante organisation estudiantine, on comprendra dès lors l’importance du slogan cher à Charles Konan Banny « Au nom de la réconciliation ! ». En la matière, sa démarche est visionnaire.
« Il est absolument indispensable, quel que soit le mal que nous avons connu, de donner un contenu concret au dialogue. Je voudrais appeler à une initiation, une initiation pour faire en sorte que le dialogue revienne au centre des problématiques que nous connaissons », aime-t-il à dire. Puisse-t-il être enfin entendu !
M.S.
LNT
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