Secteur semencier projet PPAO Mic-mac à l’ivoirienne

Par Hyacinthe Kouakou, journaliste spécialisé en semence végétale et plants.

Le secteur semencier Ivoirien est en passe de ne pas connaitre l’évolution escomptée par les acteurs. Depuis la formation des associations régionales de semenciers qui a abouti à la naissance de l’Association Nationale des Semenciers de Côte d’Ivoire (Anasemci), des manœuvres subreptices de la représentation de la FAO en Côte d’Ivoire ainsi que celles de certaines structures étatiques portent à croire que personne n’a intérêt à voir ce secteur de l’agriculture jouer pleinement son rôle de pourvoyeurs du premier intrant agricoles , c’est-à-dire la semence. Les faits se succèdent au fil du temps sans que personne ne veuille tirer la sonnette d’alarme. Une situation qui a fait sortir l’association régionale des semenciers des lagunes (Arlasemci) de ses gongs au dernier atelier de lancement de la campagne de production de semences agricoles et plants de 2012 qui s’est tenu les 29-30-31 Août 2012, à Yamoussoukro. Pour l’ARLASEMCI, seule association régionale de semencier légalement constitué, il ne sert à rien d’inviter les associations aux ateliers si leurs préoccupations ne peuvent être prises en compte. Il ressort clairement des revendications de cette association qui a une notoriété africaine, car membre de l’AFSTA (Association Africaine du commerce de Semences), que la FAO, le FIRCA, L’ONDR, L’ANADER ont dans leurs actions, œuvré et continue d’œuvrer à plomber le secteur semencier. Une situation qui ne peut qu’avoir des conséquences néfastes sur l’activité semencière ivoirienne et les investissements des semenciers dans ce secteur. C’est l’une des raisons pour lesquelles, elle a refusé de signer le rapport dudit atelier. Cette désapprobation nait du manque de considération à l’égard des semenciers. « Nous sommes la seule association légalement constituée, inscrite au journal officiel de Côte d’Ivoire. Nous refusons de nous rendre complice de ce qui s’apparente à un mic-mac. Nous préférons ne pas signer ce rapport et laisser les signataires en face de leur responsabilité. L’histoire nous regarde », a dénoncé hier le secrétaire exécutif de l’Arlasemci.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase L’ONDR et L’ANADER pris en flagrant délit

Pour rappel en 2009, sous l’impulsion de la FAO-Côte d’Ivoire, nait l’ensemble des associations régionales de semenciers. Ces associations régionales donneront plus-tard naissance à une association nationale de semencier. Quelques mois plus tard, la FAO-Côte d’Ivoire octroie aux associations régionales des bons de commande pour la production de semences de riz, de maïs… Le ministre de l’agriculture qui y voit une occasion pour le monde rural de pratiquer une activité génératrice de revenu joue alors sa participation. Des arrêtés ministériels relatifs à l’application du cadre harmonisé de la réglementation sur la production et la commercialisation des semences dans l’espace UEMOA mais aussi dans l’espace CEDEAO sont signés (cf. ARRETE D’APPLICATION DES REGLEMENTS N° C/REG.4/05/2008, dans l’espace CEDEAO et N° 03/2009/CM/UEMOA, dans l’UEMOA relatif à l’Admission au Contrôle, à la Délivrance, à la Suspension et au Retrait de la Carte Professionnelle de Producteur de Semences en Côte d’Ivoire). Faisant du coup de la Côte d’Ivoire, le premier pays a appliqué la réglementation. Cette action du ministre Mamadou Sangafowa prouve à plus d’un titre sa bonne foi vis-à-vis des semenciers qui n’attendaient que cette caution pour se mettre davantage au travail. Désormais, l’activité semencière en Côte d’Ivoire est réglementée, chaque acteur de la chaine sait quel rôle jouer. Mais au grand dam des associations, la FAO-Côte d’Ivoire dirigée par Mme Marie Koraya refusera d’honorer ses engagements vis-à-vis des semenciers. Comme si la représentation de la FAO en Côte d’Ivoire prospérait que dans le désordre, à contre-courant des engagements pris devant les associations au cours de la cérémonie de remise des bons de commande. Etouffées après ce faux bond, certaines firmes semencières vendront par la suite à vil prix, leur production acquise auprès des agriculteur-multiplicateurs pour limiter le manque à gagner. L’espoir renaît toutefois avec le début de la mise en œuvre du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP). Malheureusement pour le programme de productivité agricole en Afrique de l’ouest (PPAAO/ WAAPP), les mêmes méthodes utilisées par la FAO semblent être mis au goût du jour. Sous le prétexte que le délai imparti pour déposer le rapport de l’atelier aux bailleurs de fonds est de 72heures, l’ONDR qui ne dispose pas jusque là d’une politique semencière fiable et crédible voudraient jouer le rôle d’une firme semencière. Quant à l’anader, elle affiche une réelle volonté de signer un contrat de multiplicateur de semence avec l’ONDR alors que dans sa composante 3, en son point 26 prévoit la mise en œuvre du programme durable de multiplication de semences. Aussi a-t-il été retenu que le WAAPP 1.C consacre pour l’année 2012, son financement à l’appui au CNRA pour la production de prébase et au processus de certification de la production de semences de prébase et de base. Mais là où la mission de l’ONDR (Office Nationale de Développement de la riziculture) est d’évaluer, en concertation avec les producteurs, les besoins en semences (quantités et variétés) et de les soumettre à l’UCTF (Unité de Coordination Technique et Fiduciaire du Programme de Productivité Agricole). L’ONDR voudrait faire une contractualisation avec le FIRCA pour la fourniture de semence en contradiction flagrante avec son mandat. Pis, l’ANADER qui a en charge l’encadrement des agriculteurs multiplicateurs voudraient s’ériger en multiplicateur de semences en contradiction, elle aussi de son mandat. Dans la pratique, ces deux structures entendent donner des semences de prébases issues du CNRA à des agriculteurs multiplicateurs pour la multiplication. Une fois la semence produite, elles récupéreront pour des livraisons au FIRCA qui a en charge la coordination du PPAAO en Côte d’Ivoire. Comme on le voit, l’activité semencière étant rentable, les fonctionnaires de ces deux structures payés par l’Etat de Côte ont décidé de faire main basse, en passant par un atelier, sur ce qui devait revenir aux semenciers. Pour dénoncer cette manière de faire, l’ARLASEMCI a pris l’engagement de ne point signer le rapport dudit atelier. Qui a donc intérêt à ce que la réglementation en vigueur ne soit appliquée ? Quand on sait que le PPAAO, c’est un financement des bailleurs de fonds de 30 millions de dollars US.

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