Le commissaire de police de Treichville- Biafra retrouvé égorgé

L’Intelligent d’Abidjan par Olivier Guédé

La Côte-d’Ivoire traverse un moment difficile au point de vue sécuritaire avec les différentes attaques qui touchent principalement les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Un nouveau phénomène dangereux semble toucher principalement les éléments des forces de la Police nationale : le rapt d’agent suivi de leur exécution sommaire dans des lieux isolés. C’est dans ce contexte d’insécurité généralisée que le lundi 20 août dernier, Yacouba Koné, sous-lieutenant de police au commissariat du 33ème arrondissement de Port-Bouët (Gonzagueville) était enlevé dans son lieu de travail par des hommes armés et en treillis. Le corps de cet officier avait été retrouvé le lendemain dans une décharge à Vridi criblé de six balles causés par un pistolet automatique et de 3 balles d’une kalachnikov d’après les autopsies faites du corps. L’histoire s’est répétée hier lundi 27 août 2012. Hier, une battue des agents de police a permis de retrouver le corps sans vie du commissaire du 29ème arrondissement de Treichville (Biafra) qui a été égorgé. Enlevé hier par des inconnus en armes, la dépouille du commissaire Amané Alain a été retrouvée hier sur l‘Autoroute du Nord tout près de la ville de Sikensi. Le corps selon les informations en notre possession a été déposé à l’Hôpital Militaire d’Abidjan(HMA) à Abobo où une autopsie va déterminer les causes exactes du décès. Quoi qu’il en soit, le choc et la colère se disputent aient hier au sein de la police. Selon un commissaire de police qui a gardé l’anonymat, les jours et les nuits à venir seront intenses en matière de rafles, de ratissages et d’investigations. «Nous devons coûte que coûte trouver ce ou ces commandos qui s’en prennent principalement aux éléments de la police nationale. Les patrouilles seront renforcées et les contrôles des plus sévères dans les heures à venir», a-t-il averti. L’une de nos sources à la police criminelle a affirmé qu’assassiner des policiers est un délit grave qui met en attente toutes les autres affaires. Toutes les forces étant projetées pour retrouver les tueurs de flics. Pour eux, les exécutions de ce commissaire et du sous-lieutenant ne resteront pas impunies. Les enquêtes sont donc en cours pour déterminer les circonstances exactes dans lesquelles le commissaire Amané a été assassiné.

Un commissaire de police tué

Sikensi Descente musclée des Frci dans un village

Les opérations de ratissage entreprises par les éléments de Frci à la suite des attaques de Dabou, Irobo et Sikensi ont fait une victime de taille dans le village de Sahué (10 km de Sikensi sur l’autoroute du Nord). Le commissaire Amani Kouadio Alain, chef de service au commissariat de Treichville-Biafra a été tué le dimanche 26 août dans l’après-midi. A Dabou, précisément au quartier Gédéon où réside sa famille, la nouvelle est dure à avaler. Sa femme et ses enfants aussitôt appelés à Abidjan, nous ne pouvons arracher la moindre information de leur part, le portail hermétiquement fermé. Toutefois, l’entourage et surtout de nombreux amis actuellement inconsolables, nous donnent des versions assez concordantes sur les circonstances de ce drame qui endeuille, par ailleurs, la grande famille de la police nationale. Selon donc ces sources, le commissaire se rend ce dimanche 26 août dans sa plantation non loin du village de Sahué, avec des amis. Après un moment passé avec ses manœuvres, il regagne le village. Avant de rejoindre Dabou, il entreprend de faire un tour au domicile de ses bienfaiteurs notamment le chef du village. Il est 15 h. Alors qu’ils se trouvent au cœur du village, ils sont accueillis par des tirs de sommation. D’ailleurs l’officier et ses amis sont très vite interpellés par des éléments de Frci qui mènent des opérations de ratissage. Selon les mêmes sources, ils sont maîtrisés et pressés de questions. Le commissaire Amani Alain qui décline son identité et sa fonction précise qu’il détient sur lui, son arme de dotation. C’est à ce moment, à en croire nos informateurs, que tout se gâte. Les éléments des Frci très excités le pressent de questions sur les raisons de sa présence dans cette localité de Sikensi, ce d’autant que les éléments des Frci y essuyaient des tirs d’individus suspects la veille. Pour eux donc, il n’y pas de doute sur l’implication de l’officier dans ces événements. Ils auraient par la suite, conduit les deux amis du commissaire à leur véhicule. L’officier tenu en bonne garde est ensuite soumis à un traitement de choc. Malmené dans tous les sens à coups de crosse et piétinés, l’officier, après qu’il a abondamment saigné, sombre dans un profond coma duquel il ne se remettra plus jamais. D’ailleurs son décès est constaté au moment de son admission au Hma. Quant aux autres amis d’infortune du commissaire, ils sont conduits à la préfecture de police où ils sont entendus avant d’être relaxés le lundi 27 août. La nouvelle du décès du commissaire Amani se répand comme une traînée de poudre dans la ville de Dabou, ville où il a servi en tant que sous chef de service au commissariat de police de cette localité. Certains agents de la police que nous avons joints se disent très consternés par le décès de cet officier. Notons que le commissaire Amani était dans les années 95-96, correspondant régional de Soir Info à Tiassalé où il était professeur de philosophie dans un collège privé de la place.

Norbert Nkaka ( A DABOU)
Soir Info

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