Développement d’Odienné
Famoussa Kamara (ingénieur agro-alimentaire, expert en développement) international «Nous avons décidé de valider un plan stratégique de développement sur le terrain»
Ingénieur agro-alimentaire et expert en développement international, Famoussa Kamara (photo) a effectué une mission au cours de laquelle il a pu recueillir les difficultés et besoins des populations de la région d’Odienné qu’il connait, du reste, très bien. Au terme de cette tournée qui s’est déroulée récemment, M. Kamara s’est convaincu que la région du Kabadougou souffre de plusieurs
Maux.
Dans quel cadre s’inscrivait votre récente tournée dans la région du Kabadougou ?
Cette récente tournée dans la région, qui a précisément eu lieu du lundi 16 juillet au lundi 23 juillet 2012, avait un double enjeu. D’une part, elle s’inscrivait dans le cadre de la présentation, à mes pères (Ndlr: Kablas, différentes composantes sociales), mon intention d’être Candidat à l’élection régionale pour la région de Kabadougou. D’autre part, il s’agissait de mener des séances de consultations publiques pour actualiser et mieux appréhender les besoins des populations dans la perspective d’un développement durable de la région. En d’autre terme, ces consultations ont été diligentées à l’effet d’élaborer un Plan Stratégique de Développement (PSD) de la région de Kabadougou. Les échanges ont porté sur le contexte de la région de Kabadougou, les potentialités naturelles et humaines, les difficultés auxquelles sont confrontés les secteurs d’activités de la vie, le souhait de la population et les perspectives dans lesquelles elle voudrait s’inscrire en vue d’un développement durable de toute la région.
Quels constats avez-vous fait au terme de cette visite et quelles ont été les priorités des populations ?
Cette visite m’a parmi de constater une bonne perception des populations pour ma vision vis-à-vis de la région de Kabadougou. La problématique générale qui s’est dégagée de l’analyse de la situation actuelle de la région de Kabadougou est que malgré la situation géographique privilégiée de la région (Zone frontalière d’au moins 2 pays), malgré les ressources naturelles et humaines riches et disponibles, les populations de la région de Kabadougou sont toujours confrontées, depuis des décennies, aux paradoxes du développement. Cette population lance à présent un appel aigu à l’espérance, à la mobilisation de ses fils, à la gouvernance intégrante pour mettre fin à des pratiques de déviance qui n’honorent personne. La population du Kabadougou estime que le niveau de développement économique, social et culturel de la région est très faible et ne permet pas un mieux-être individuel et collectif. Prioritairement, avec les populations, nous trouvons qu’il y’a un long chemin à faire ; si nous en prenons rapidement conscience, nous arrêterons immédiatement les grossièretés et peaux de bananes inutiles qui ne mènent nulle part.
A partir d’un encadrement technique et financier cohérents, nous pourrons encore laisser une belle histoire à la postérité, aux nombreuses progénitures dans la région.
A qui imputez-vous la responsabilité de tous ces dysfonctionnements, à l’Etat ou aux cadres de la région ?
Je me réserve d’inculquer la responsabilité à l’un ou à l’autre. Mais, je peux vous assurer que ces dysfonctionnements ne seront que souvenir lorsque nous serons très bientôt à la commande de la région. C’est en cela que nous avons décidé de valider un plan stratégique de développement sur le terrain, qui se veut un outil d’orientation des actions de développement de la région du Kabadougou. Il a pour objectif principal l’implication des populations à la définition et à la mise en œuvre des actions de développement de leur localité.
On dit souvent que la région du Kabadougou à l’instar des autres régions du Nord est victime de sa situation géographique. Partagez-vous une telle affirmation ? Objectivement, je ne partage pas cette version. Comme je viens de vous signifier en préambule, la situation de référence montre que la région de Kabadougou possède d’énormes atouts et potentialités naturels et socioéconomiques. Cependant, elle est confrontée aujourd’hui à des contraintes majeures touchant tous les secteurs d’activités qui freinent son développement. Ces contraintes se résument en un dysfonctionnement aigu des infrastructures socio-économiques et à l’individualisme dans la réalisation des activités socio-économiques.
N’avez-vous pas le sentiment qu’il n’y ait pas eu une répartition équitable des richesses du pays qui aurait favorisé un développement intégrée et harmonieux de toutes les régions de la Côte d’Ivoire ?
Il faut noter que les collectivités territoriales reçoivent transfert de compétences, de ressources et de moyens de l’Etat pour coordonner des actions de développement dans leurs régions respectives. Pour ma part, Je dirais plutôt que certains acteurs de développement ont élaboré et exécuté les projets sans une réelle consultation et implication des populations bénéficiaires. Par conséquent, la plupart de ces projets exécutés se sont soldés par des échecs car ils ne constituaient pas solidairement une réponse aux préoccupations des populations et surtout à la problématique de développement des régions bénéficiaires. Autrement, nous avons enregistré le projet soja de même qu’un autre projet céréalier mal ficelé.
Selon vous, quel plan de développement faut-il mettre en place pour sortir de ces difficultés et parvenir à impulser le développement dans cette partie du pays ?
Notre volonté, en élaborant un plan stratégique de développement de la région, réside dans la création d’une synergie d’action pour l’épanouissement socio-économique de la population par l’acquisition, l’augmentation, l’optimisation et l’adaptation des techniques de développement. Et convenez avec moi que nous en avons l’expérience requise pour ramener cette région sur les rails de la vision nationale de développement du millénaire.
A vous écouter, on a le sentiment que l’espoir est permis pour les populations de la région du Kabadougou. Sur quoi repose cet optimisme qui vous anime?
Vous savez, cette visite a été fructueuse et la méthode d’approche essentiellement participative réalisée a permis de jauger l’engouement de la population de la région de Kabadougou pour un développement harmonieux. L’optimisme qui m’anime repose sur ma ferme volonté de rupture avec l’irrationnel en vue d’émerger très rapidement des marasmes sociopolitiques séculaires et ankylosants car, des intelligences et des richesses, il y en a dans la région d’Odienné. Il faut vouloir et savoir les fédérer pour boucher les trous de la jarre percée. Le récapitulatif des difficultés identifiées avec les populations laisse transparaitre une nouvelle vision de la part de celles-ci. Au regard des expériences malheureuses du passé, les hommes, les femmes et les jeunes rencontrés ont émis le souhait de voir la région être dirigée par un spécialiste en développement. C’est aujourd’hui le cri d’appel de cette population en détresse.
Entretien réalisé par Bertrand GUEU
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