La LIDHO demande la « fin de l’injustice et la libération des prisonniers politiques »


Un rapport de la LIDHO demande la « fin de l’injustice et la libération des prisonniers politiques » pour la paix en Côte d’Ivoire

César DJEDJE MEL Source: Linfodrome

Dr Kouamé Félicien (à droite du président de la LIDHO) a présenté le rapport d’enquêtes qu’il a réalisées
Le vendredi 10 août 2012, la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO) a présenté au CERAP,à Cocody, son rapport d’enquêtes réalisées sur le processus de réconciliation nationale.

Dans sa volonté de contribuer à la réussite du processus de réconciliation nationale, la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO) a réalisé des enquêtes auprès des populations dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire. Le rapport de cette étude a été présenté au CERAP, le vendredi 10 août 2012, par Dr Kouamé Félicien, le chargé des enquêtes qui l’a pilotée.

De l’échantillon de 712 personnes (majoritairement fonctionnaires et employés du privé et aussi victimes de la crise) qui ont été enquêtées dans les communes du district d’Abidjan, à Guiglo, Bangolo, Katiola, Bondoukou, Koun-fao, Odienné et Yamoussoukro, il ressort que « l’injustice et l’insécurité sont les principaux facteurs qui pourraient constituer des obstacles à la bonne marche de la réconciliation », selon la LIDHO.

A cela, elles ont ajouté « la frustration, le tribalisme et la désinformation sur le processus de réconciliation », dit le rapport. Les populations qui sont, selon l’enquêteur, plus proches du pouvoir actuel, ont préconisé trois solutions pour réussir la réconciliation. Ce sont : « la libération des prisonniers politiques (22,22%), l’établissement du dialogue social (21,96%) et le retour des exilés (20,39%) ».

L’enquête de la LIDHO a également concerné la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR). Sur ce point, les populations ont dit ne pas ignorer l’existence de la Commission mais ont affirmé ne rien savoir de sa composition, son fonctionnement et de son mode opératoire. A 61,75%, elles ont déclaré que la CDVR ne réussira pas sa mission, à moins que le chef de l’Etat ne redéfinisse sa mission, ses attributions et lui garantisse toute son autonomie. Cependant, elles ont souhaité que pour plus d’efficacité, la Commission soit « composée prioritairement de leaders religieux ».

Dans les recommandations, les enquêtés ont demandé au président Alassane Ouattara et à son gouvernement « d’assurer la sécurité des biens et des personnes partout dans le pays, de poser des actes d’envergure pour concrétiser la décision ou la volonté de réconcilier les Ivoiriens en faisant preuve de patience et à travailler avec abnégation avec tous les acteurs ». En outre, elles ont voulu la création de centres d’écoute et de prise en charge psychologique qui permettront d’évacuer les rancœurs et frustrations. Elles n’ont pas omis le dédommagement des victimes de la crise.

Les partis politiques ont été également interpellés. Il leur a été demandé de « bannir la désinformation et la manipulation de la population, de se comporter en homme d’Etat privilégiant l’intérêt national et à contribuer à la construction de l’Etat nation ». Un clin d’œil a été fait aux populations elles-mêmes. « Eviter de développer des stéréotypes, préjugés sur la base de la diversité ethnique, d’éviter de se rendre justice et de développer le complexe de supériorité selon son appartenance groupale ou ethnique » sont les exhortations qui leur ont été faites.

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