L’elephant Déchaîné
La Poste de Côte d’Ivoire est submergée par plusieurs problèmes qui rendent son fonctionnement très claudicant depuis près de six ans. De l’ex Directeur Général (Dg) Zéhi Sébastien jusqu’à l’actuel Konaté Mamadou, la structure a du mal à faire face au catalogue de revendications des postiers qui se résume aux «éternels retards dans les paiements des pensions des retraités, la récurrente question du glissement catégoriel et du non paiement intégral des salaires des agents de la Poste depuis plusieurs années». La circulaire réf N°: 0004/2012/SYNPT/SG dont nous avons obtenu copie l’atteste. Si le décret portant l’âge de la retraite des postiers à 60 ans a été effectif, il reste à satisfaire nécessairement ces milliers de travailleurs qui croupissent dans une misère indescriptible pour certains, pendant que d’autres essaient de s’accrocher à tout ce qu’ils trouvent. A l’approche de l’âge de la retraite, le postier ivoirien ne doit plus se faire d’illusion. La Poste de Côte d’Ivoire ayant du mal à lui payer régulièrement son salaire mensuel, il éprouve d’énormes difficultés à participer aux cotisations internes, susceptibles de lui garantir le glissement catégoriel pris en compte par la Cgrae, une fois à la retraite. Et comme cette cotisation n’existe pas à défaut de salaire normal, la Cgrae exige la redéfinition d’une nouvelle assiette de cotisation intégrant une plus value par le glissement catégoriel, en rapport avec ses dirigeants. Pour autant, la direction générale de la Cgrae reste incapable de satisfaire les retraités de la poste, après plusieurs années de services rendus à la nation. Ainsi, selon ladite circulaire émanant de la Synapostel-ci, «le Directeur général de la Cgrae a dit qu’il ne savait pas où prendre de l’argent pour payer les nouveaux retraités lorsque les cotisations, au titre de la pension de la retraite, ne sont pas versées ! » avant d’ajouter que « faire des prélèvements sur le salaire des travailleurs, et ne pas les reverser, est assimilable à un détournement de fonds ». Conformément à ces propos, dame A.A, employée dans un des services d’Abidjan sud n’a pas manqué de soulever des inquiétudes. «Une fois à la retraite, l’ex- agent de la poste de Côte d’Ivoire a au plus cinq ans pour régulariser ses dossiers de pension. Une fois ce délai expiré, l’Etat s’en autosaisit et s’approprie désormais son dû sans autres formes de procédures. Le décret portant l’âge de la retraite à 60 ans nous pénalise, en ce sens que la Cgrae ne prend en compte que les cotisations qui ont été faites jusqu’à 55 ans de service régulier. Les cinq années supplémentaires n’étant hélas pas prises en compte. Et le comble, c’est que 95% des postiers domiciliés à la Sgbci ne perçoivent pas leurs salaires depuis plus de quatre mois. La direction ne verse rien du tout à cette banque dont la poste reste considérablement débitrice jusque-là. En conséquence, aucun radie n’est versé à la Cgrae au titre des cotisations mensuelles pour nos pensions de retraite. Et même, lorsqu’on nous surprend quelques fois par des virements d’un quart ou d’une moitié de salaire, nous constatons amèrement que cela se fait malheureusement sans effet financier. La marge salariale à verser au niveau de la Sgbci étant toujours supérieure à la paye des agents, plusieurs ont décidé cahin caha de changer de domiciliations bancaires dans l’espoir de bénéficier d’une couverture moins contraignante. Figurez-vous, nous sommes pratiquement à la fin du mois de juillet, et nous ne savons même pas quand est-ce que le salaire du mois d’avril nous sera payé intégralement ». Au niveau du Synapostel-ci, ces affirmations précédentes viennent comme pour attester la précision faite selon elle, par le Directeur Général de ladite structure en ces termes : « Monsieur le Directeur Général a dit, au sujet des salaires, qu’il ne savait pas quand ce sera fait, puisque l’activité de la POSTE-CI ne peut pas couvrir la masse salariale, et qu’il est obligé d’attendre toujours la subvention qui ne vient qu’après la paye des fonctionnaires et agents de l’Etat » ! Dans le souci d’avoir une claire vision de la situation salariale des agents de la poste de Côte d’Ivoire, le pachyderme est donc entré en contact avec le Président du Conseil d’Administration (Pca) de la structure pour en savoir davantage. Sur la double question des arriérés de salaires et de ce que la poste doit à la Sgbci, le président Denis Kah Zion dira: « Nous devons deux mois d’arriérés de salaire dû à la faiblesse des recettes. Soixante bureaux en zone Cno restent fermés et nous continuons à payer les agents de ces bureaux. Les subventions de l’Etat connaissent du retard. Nous ne devons pas à la Sgbci ». Venant du PCA de la poste de Côte d’Ivoire, ces propos pourraient situer dorénavant la grande majorité des postiers qui continuent de tirer le diable par la queue, curieusement dans une atmosphère de point d’achèvement de l’initiative Ppte. Pour la résolution de leurs problèmes, les postiers peuvent donc continuer à attendre l’arrivée du facteur…
Omer Boty Koffi
Commentaires Facebook