La Commission nationale d’enquête (CNE) sur les violences post-électorales de 2010-2011 en Côte d’Ivoire, a remis hier son rapport au président Alassane Ouattara. Le rapport attribue l’essentiel des tueries aux fidèles de Laurent Gbabgo mais indexe aussi les crimes des pro-Ouattara.
3 248 personnes tuées, c’est le bilan qu’a dressé la Commission nationale d’enquête (CNE) des violences post-électorales en Côte d’Ivoire. Dans le rapport remis au Président Ouattara, Paulette Badjo, la présidente de la commission d’enquête impute l’essentiel des tueries aux forces fidèles à l’ex président Laurent Gbagbo.
Les forces acquises à Laurent Gbagbo sont désignées comme responsables de la mort de de 1 452 personnes dont 1 009 sommairement exécutées. Quant aux Forces républicaines (FRCI), combattant alors pour le Président Ouattara, ils sont ont entraîné la mort de 727 personnes.
Autres forces incriminées par le rapport : les miliciens pro-Gbagbo et les chasseurs traditionnels « dozos » qui ont combattu auprès des FRCI. De nombreux témoignages attribuent à ces deux forces non conventionnelles la mort de quelque 200 personnes.
Justice
Ce bilan a été établi après plus d’un an d’enquête ; auprès de 16.000 personnes auditionnées, « reste certainement en-deçà de la réalité » a reconnu Paulette Badjo. Cependant le rapport ne précise pas l’identité, civile ou militaire, des victimes.
Le Président Ouattara qui s’est dit ému par ces « horreurs », a remis le rapport au Premier ministre et ministre de la Justice Jeannot Kouadio Ahoussou, afin qu’il prenne des « mesures ». Le Président ivoirien a assuré que « toutes les personnes qui ont posé des actes répréhensibles pendant lacrise postélectorale répondront de leurs actes devant la justice».
Le Front Populaire Ivoirien, le parti de Laurent Gbagbo, a rejeté les conclusions de ce rapport et dénonce une « justice des vainqueurs ».
Dans une interview accordée à la BBC, le mouvement ivoirien des droits de l’homme, a salué la sortie de ce rapport.
bbc.co.uk
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