C’est aujourd’hui 7 août 2012 que doit être célébré le 52e anniversaire de l’accession de la Côte d’Ivoire à la souveraineté internationale.
Un anniversaire pour le moins ensanglanté, puisque précédé de nombreuses attaques qui sonnent comme un coup de canon contre le processus de réconciliation nationale.
Tout commence le dimanche 5 août à Yopougon, quartier populaire d’Abidjan, où cinq militaires des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont été abattus dans un commissariat et à un poste de contrôle militaire par des inconnus armés.
Le même jour à Abengourou à l’est du pays, près de la frontière ghanéenne, des tirs ont été entendus dans le camp militaire de la localité.
Mais le pire était à venir, puisque hier dans la matinée, l’une des casernes les plus emblématiques de Côte d’Ivoire, le camp d’Akouédo, a été attaquée par des assaillants, faisant sept morts soit un insurgé et six FRCI. C’est peu dire que cette série noire installe une psychose dans la capitale économique et dans tout le pays où le combat sécuritaire est loin d’être gagné.
Ces attaques à répétition interviennent quelques semaines après les accusations de manœuvres de déstabilisation brandies par le pouvoir ivoirien qui disait avoir les preuves des menées subversives des pro-Gbagbo qui n’auraient pas encore fait le deuil de la perte du fauteuil présidentiel de leur mentor.
Faut-il voir dans cette poussée de fièvre l’une de ces preuves que le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, disait détenir il y a peu ? Une chose est sûre, si l’identité des assaillants et l’existence de complicités internes n’ont pas encore été formellement établies, certains y verront en tout cas tout de suite la main des caciques de l’ancien régime qui sembleraient plus que jamais déterminés, sinon à reconquérir le pouvoir perdu par les urnes, du moins à pourrir l’existence d’Alassane Dramane Ouattara (ADO).
Hier à Akouédo, c’est surtout l’armurerie qui aurait été visée ; des armes de gros calibres et des munitions auraient été emportées. Faut-il y voir la volonté de se constituer un arsenal de guerre pour des actions autrement vigoureuses ? Là est la question.
Le moins que l’on puisse dire en tout cas est que la paix des cœurs et la réconciliation ne sont pas pour demain tant qu’on assistera à des spectacles désolants.
Le bal des mitraillettes se fait, rappelons-le, alors que l’audience de confrontation des charges contre Laurent Gbagbo détenu depuis novembre 2011 à la Cour pénale internationale qui devait avoir lieu le 13 août prochain, vient d’être à nouveau repoussée, le temps de s’assurer de l’état de santé de l’enfant terrible de Mama. On est bien curieux de savoir ce que, depuis sa geôle de Scheveningen, le célèbre détenu pense de tout cela.
Adama Ouédraogo Damiss — L’Observateur Paalga
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