Violences à l’Ouest: L’armée aux trousses d`Amadé Ourémi

L’information a barré la « Une » de Fraternité Matin, hier mercredi 1er août. « Le Général Bakayoko : Le Mont Péko sera ratissé ». Ainsi titrait le quotidien gouvernemental en ouverture. Or, qui dit Mont Péko, dit Amadé Ourémi, le redouté chef de guerre qui règne en maître absolu sur cette grande forêt classée, riche en faune, en flore et en essences rares, à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Dans notre parution du mardi 31 juillet, nous attirions déjà l’attention des autorités ivoiriennes et de l’opinion nationale et internationale sur le fait que le sieur Amadé Ourémi né Ouédraogo Rémi, représentait un danger pour les populations de l’ouest montagneux, et une menace pour la paix sociale dans cette partie du pays. Dans un article intitulé « Instabilité : Amadé Ouéremi, la grande inquiétude de l’Ouest. Qui protège le chef de guerre du Mont Péko ? », le journaliste écrivait ces quelques lignes : « Il ne fait aucun doute qu’il règne en véritable seigneur dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, précisément dans la forêt classée du Mont Péko. Amadé Ouéremi, à l’état civil Ouédraogo Rémi (ressortissant du Burkina Faso, ndlr), est aussi bien connu des autorités ivoiriennes, et même au niveau international (…). A la faveur de la crise qui a éclaté en Côte d’Ivoire en septembre 2002, et qui a connu de fréquents rebondissements jusqu’à la bataille post-électorale, Amadé Ouéremi se retrouve à la tête d’une troupe de combattants disséminés dans cette forêt (…). Il s’est ainsi bâti un territoire et une armée qui échappent encore aux autorités (…). Amadé Ouéremi et ses combattants sont effectivement maîtres dans la forêt classée du Mont Péko ». L’auteur de l’article s’était interrogé en ces termes : « Pourquoi est-il dans cette forêt ? Avec l’autorisation de qui ou sous la protection de qui ? Est-il membre des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ? Des dozos ? Pour qui travaille-t-il ? Pourquoi n’est-il pas désarmé ? », dénonçant au passage le « silence coupable de l’État ». Les gouvernants, notamment la haute hiérarchie militaire, semble avoir prêté une oreille attentive à cette interpellation. En effet, le chef d’État-major général des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) a décidé de lancer l’armée aux trousses d’Amadé Ourémi. Invité des rédactions de Fraternité-Matin, le Général de Division Soumaïla Bakayoko a martelé avec fermeté : « Pour parler d’un milicien qui serait dans la forêt du Mont Péko, c’est le lieu de rappeler que hormis les militaires et agents de sécurité (police, gendarmerie), personne n’a le droit de porter une arme, encore moins d’en faire usage (…). Nous irons ratisser toute la région de Duékoué. Une opération « le Mont Péko » sera lancée et nous rencontrerons le milicien dont vous parlez. Il faut qu’on arrête ces pratiques. Nous allons tout faire pour que la sécurité dans cette région soit garantie ». Le Général Bakayoko n’a pas voulu nommer qui il apostrophait, mais on imagine aisément qu’il s’adresse au « seigneur du Mont Péko ». Amadé Ourémi sera-t-il enfin effectivement désarmé et mis hors d’état de nuire ? On attend de voir.

A. A.

L’Inter

 

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