(Xinhua) — Le gouvernement ivoirien mène depuis plusieurs mois une offensive corsée à l’endroit des partenaires extérieurs, dans la perspective de la relance économique du pays qui sort d’une crise post-électorale aigüe qui n’a pas manqué d’affecté les secteurs vitaux.
A maintes occasions, des membres du gouvernement ont effectué des missions dans des pays d’Amérique, d’Asie et d’Europe où des contacts utiles ont été établis.
En réponse à ces tournées stratégiques, des délégations hommes d’affaires se sont succédé en Côte d’ivoire pour prospecter le terrain et voir de visu les opportunités d’investissement.
Le 5 juin, les autorités ivoiriennes avaient reçu une délégation d’hommes d’affaires chinois avec qui elles ont identifié des secteurs d’investissement.
Le chef de la délégation de la Compagnie nationale d’importation et d’Exportation des Equipements Complets de Chine (COMPLANT), Cheng Qian avait exprimé sa joie de revenir en Côte d’Ivoire, pays qui a retrouvé la stabilité, et s’était dit prêt à accompagner le développement du pays en investissant dans des secteurs porteurs.
Le 4 juillet, une délégation du Mouvement des entreprises de France (MEDEF, hommes d’affaires français) a été également reçue par les hautes autorités ivoiriennes.
La délégation de plus de soixante personnes conduite par Michel Roussin a exprimé son engagement à investir davantage en Côte d’Ivoire.
Des groupes d’opérateurs économiques italiens, japonais, coréens, canadiens et israéliens se sont récemment succédé en Côte d’Ivoire où ils ont échangé de manière fructueuse avec les dirigeants.
RENOUER AVEC L’INVESTISSEMENT
« La Côte d’Ivoire renoue avec l’investissement. Nous voulons faire de notre pays le premier en Afrique de l’ouest. Nous devons prendre les dispositions pour renforcer notre performance », a relevé lors d’une rencontre le Premier ministre ivoirien Jeannot Ahoussou, se réjouissant de cette arrivée « massive » des hommes d’affaires étrangers.
« Les portes du monde s’ouvrent à nous. La Côte d’Ivoire renaît grâce à l’assistance des pays frères de la communauté internationale », a-t-il réitéré lors de son adresse lundi aux parlementaires ivoiriens, saluant « l’offensive diplomatique » du chef de l’Etat.
Dans la vision du retour de la Côte d’Ivoire sur la scène économique et de son progrès, les dirigeants ivoiriens ont donné des consignes aux diplomates ivoiriens afin de « vendre » le pays et de susciter des intérêts en matière d’investissement.
A plusieurs occasions, les ambassadeurs ivoiriens à l’extérieur ont été appelés à promouvoir l’éco-diplomatie.
Dans cette mouvance, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a lui-même pris son bâton de pèlerin, multipliant les initiatives et voyages à travers le monde en vue de donner un nouveau souffle socio-économique à son pays.
VOYAGES VERS ÉMERGENCE
Ces voyages ont amené le chef de l’Etat ivoirien en Amérique, en Europe et en Asie.
Selon des experts, ces voyages intercontinentaux du président ivoirien et de ses collaborateurs ont une visée stratégique sur le plan économique, conformément à l’ambition des autorités ivoiriennes de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020.
« L’on pourrait les qualifier de voyages vers l’émergence », ont-ils commenté.
Dans cette optique, Alassane Ouattara se trouve en Chine où il effectue une visite officielle, en marge du Forum de coopération Chine-Afrique prévu à Beijing.
« Nous avons de grandes ambitions pour notre pays et notre continent. Et nous souhaitons que la Chine joue un rôle important dans la réalisation de ces ambitions », a déclaré le président Ouattara à son arrivée en terre chinoise.
Lors d’une déclaration mardi, le porte-parole du ministère chinois du Commerce Shen Danyang a indiqué que le volume du commerce bilatéral entre la Chine et l’Afrique s’est élevé à 166,3 milliards de dollars en 2011, en croissance de 83% par rapport à l’année 2009, ce qui fait de la Chine le premier partenaire commercial de l’Afrique
Après la Chine, la « tournée éco-diplomatique » du président ivoirien l’amènera en France, un pays qui se présente également comme l’un des principaux partenaires commerciaux de la Côte d’Ivoire.
La reprise économique constitue l’une des préoccupations majeures des autorités ivoiriennes après la crise post-électorale aigüe qui a secoué le pays cinq mois durant, affectant gravement la plupart des secteurs vitaux.
Selon le gouvernement qui a donné le ton de l’éco-diplomatie, le pays attend un taux de croissance de 8,2% à la fin de l’année contre -4,7% l’année écoulée, après la destruction du tissu économique et social lors de la crise meurtrière.
Commentaires Facebook