ABIDJAN (Xinhua) – Le Front populaire ivoirien (FPI, ex-parti au pouvoir) accuse le gouvernement de ne pas prendre en considération ses « préoccupations » en vue de « faciliter » le dialogue et favoriser la réconciliation nationale, cinq jours après une rencontre entre la direction du parti et le Premier ministre Jeannot Kouadio-
« De cette rencontre, nous retenons qu’aucune des préoccupations exprimées par le FPI et dont l’examen devrait faciliter le dialogue ne figurait à l’ordre du jour des discussions », souligne une déclaration signée du secrétaire général par intérim et porte-parole du FPI, Laurent Akoun, dont Xinhua a reçu copie mardi.
Les « préoccupations » du FPI sont consignées dans un « mémorandum » remis au président Alassane Ouattara le 29 septembre dernier et qui a été « actualisé » pour le Premier ministre le 4 juin, selon M. Akoun.
Les principaux points du « mémorandum » sont relatifs à la libération de tous les prisonniers politiques, au retour sécurisé des exilés, à la rétrocession des biens meubles et immeubles privés et au paiement des arriérés dus au FPI au titre du financement sur fonds public des partis politiques.
A l’issue d’un huis clos de près de 90 minutes tenu vendredi dans les locaux de la Primature, le FPI avait déclaré avoir remis un « mémorandum » au Premier ministre qui, à son tour, lui a remis un document l’invitant à intégrer le Cadre permanent de dialogue (CPD) lors du conclave de relance du dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition les 27 et 28 avril à Grand-Bassam, à 30 km d’Abidjan.
Le FPI a participé au conclave en tant qu’observateur et n’est pas signataire du communiqué final qui créé le CPD.
Le FPI qui réclame des « pourparlers directs » avec le gouvernement note avec « regrets » et « déplore » que le pouvoir ai opté d’ignorer ses « préoccupations ».
« Le gouvernement semble également vouloir donner dans la fuite en avant lorsqu’il tente d’éluder les questions pertinentes qui traduisent les préoccupations du FPI que l’application de la loi pourrait permettre de régler », poursuit la déclaration.
Les « préoccupations » du FPI posées sans suite favorable depuis septembre dernier avaient amené l’ex parti au pouvoir à boycotter les élections législatives de décembre et janvier.
Le FPI se dit « toujours demandeur » d’un dialogue avec le pouvoir afin de donner « une chance » à la réconciliation et à une paix durable en Côte d’Ivoire après les affrontements meurtriers post-électoraux de 2010 et 2011.
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