Le ministre des Transports ivoirien, Gaoussou Touré et le directeur du Guichet unique Sidibé Daouda sont mis en cause dans la convention signée par la société D&T avec l’Etat de Côte d’Ivoire. Un jeu trouble qui achève de convaincre que ces deux personnalités s’érigent en hommes d’affaires, non pas moins service de l’Etat.
De quoi s’agit-il ?
Trois ans après la signature de la Convention, avec l’Etat de Côte d’Ivoire, la société Développement et Technologies (D&T) n’est toujours pas à même de réaliser ses obligations car l’arrêté interministériel portant fixation et homologation des prix des prestations relatif à l’établissement de l’attestation de conformité et d’homologation des accessoires et équipements obligatoires de sécurité automobile n’est toujours pas signé, par le ministre des Transports Gaoussou Touré. Et pourtant, la consistance et l’intérêt du projet pour la société D&T est entre autres, d’assurer la sécurisation et la personnalisation des accessoires avec des éléments infalsifiables; la délivrance d’une attestation sécurisée d’homologation après avoir vérifié que les accessoires sont conformes aux normes internationales.
Cette activité selon les initiateurs, doit être réalisée sur l’ensemble du territoire. Un projet mise en œuvre de manière progressive qui concerne dans un premier temps, les véhicules importés, dont la deuxième phase vise les véhicules déjà mis en circulation. Une campagne d’information et de sensibilisation des usagers de la route a été réalisée par l’OSER avec l’appui de D&T. En revanche, la société D&T ne dispose pas d’un monopole de vente des accessoires. Les usagers achètent les accessoires auprès d’un vendeur de leur choix et se présentent à D&T pour l’homologation.
Un projet créateur de plus de 500 emplois, dont 120 déjà au chômage forcé…
L’intérêt du projet, outre le fait qu’il permet de circonscrire l’insécurité routière, constitue un partenariat Public-Privé gagnant avec les apports suivant de la part de D&T. A savoir, le financement de quatre campagnes de sécurité routière par an ; la fourniture d’équipements pour le fonctionnement de l’Oser ; la fourniture de matériels de signalisation pour les barrages de la police et de la gendarmerie ; la création de plusieurs centaines d’emplois.
D&T a réalisé en 2009 les installations de son Siège à Abidjan (Vridi, à proximité de la SICTA) pour un investissement de plus de 600 millions de F CFA et a engagé 120 agents. A cet effet, plusieurs grandes entreprises (Bollore Africa Logistics, Nestle, Unilever, Filtisac, Cargil, Bceao, Solibra, Uba, Africauto, Socida, etc.) ont déjà fait homologuer leurs accessoires sur la base des prix fixés par la société D&T. Depuis trois ans donc, D&T a investi 615.000.000 FCFA, embauché 120 ivoiriens (qu’ils ont été contraint de mettre en chômage technique) sans que cette société ne puisse commencer à exploiter.
En effet, cette société a un programme d’embauche de 520 personnes et de formation du personnel sur une période de 12 mois. Ce personnel devait être recruté sur l’ensemble du territoire étant donné qu’elle a l’obligation d’ouvrir des centres sur les villes les plus importantes de notre pays.
En plus des taxes qu’elle payera, D&T crée donc de nombreux emplois pour notre jeunesse.
C’est dans ce contexte aussi limpide comme l’eau de roche selon les initiateurs du projet que l’actuel ministre des Transports, Gaoussou Touré, refuse de signer le dernier Arrêté interministériel prétextant que le Chef de l’Etat aurait fait annuler toutes les Conventions et Contrats passés sous l’ancien régime. Sans toutefois brandir la preuve formelle de cette annulation.
Nos investigations nous ont permis d’apprendre que le ministre Gaoussou Touré avec la complicité du directeur du Guichet unique automobile Sidibé Daouda, Directeur du Guichet Unique Automobile veut arracher cette activité à la Société Développement & Technologies (D&T) pour la confier à un autre opérateur qui n’est autre que le Groupe SGS (SICTA) qui, par tous les moyens, cherche à avoir le monopole du marché automobile en Côte d’Ivoire.
Les raisons de la création de la société D&T
De nombreux accidents de la route sont causés par des véhicules en panne sur la chaussée. Ces accidents qui ne sont pas signalés par des moyens conventionnels constituent des obstacles et des dangers pour les usagers de la route. On note aussi les cas d’accidents impliquant des automobilistes au cours d’une opération de changement de roue, faute de port d’un gilet réfléchissant ou de panneaux (triangles) annonciateurs. L’on enregistre également des cas d’incendie de véhicules qui font perdre aux transporteurs, notamment, leurs outils de production. Tous ces drames auraient pu être évités si l’on appliquait véritablement les dispositions réglementaires (Décret n°64-212 du 26 Mai 1964) faisant obligation à tout automobiliste de posséder des accessoires de sécurité (triangle de signalisation, gilet réfléchissant, extincteur) à bord de son véhicule. Face à cette situation qui engendre des coûts économiques et sociaux considérables, le ministère des Transports a décidé de passer à l’application effective des textes réglementaires en vigueur. Dans le souci de renforcer la sécurité des usagers de la route, le ministère des Transports a donc pris l’Arrêté N°23/MTCAB du 3 février 2010 modifiant l’Arrêté N°297/MTCAB du 25 juin 2009 portant définition des conditions d’homologation et de contrôle des accessoires et équipements obligatoires dans les véhicules automobiles. Afin de mettre en œuvre cet Arrêté, la société Développement & Technologies (D&T) a été choisie comme partenaire de l’OSER dont les moyens sont très limités pour la réalisation d’un tel projet.
Nos tentatives pour avoir la version des mis en cause sont restées sans suite. Toutefois, les colonnes de notre site www.connectionivoirienne.net restent largement ouvertes au ministre Touré Gaoussou et à son collaborateurs, afin d’apporter leurs versions des faits.
M&F avec Hervé Coulibaly depuis Abidjan
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