Côte-d’Ivoire Nouvelles évasions à la MACA d’Abidjan (actualisé)
Connectionivoirienne.net par M.F. avec Hervé Coulibaly
Après l’évasion du vendredi 4 mai 2012 de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), dans un premier temps niée par les premiers responsables en charge de la sécurité en Côte d’Ivoire, douze (12) autres pensionnaires viennent de humer l’air frais de la liberté ce dimanche 8 juillet 2012. Trois de ces « nouveaux » d’un dimanche évadés auraient été repris.
Ces 12 évadés de la Maca sont sortis des bâtiments B et C aux environs de 15h30mn GMT. Neuf évadés au bâtiment C et trois au bâtiment B. Ce sont donc 9 bandits de grands chemins qui sont actuellement dans la nature. Un pensionnaire du bâtiment C et deux du bâtiment B ayant été repris. Le bâtiment B est attribué aux prévenus qui n’ont pas encore été condamnés et le bâtiment C réservé aux auteurs de crimes graves.
Tout commence à 15h30 GMT
Profitant de « la défaillance » doublée du manque de communication entre les gardes pénitentiaires et la gendarmerie en charge de la sécurité des détenus, depuis la réouverture de cette prison en août 2011, les évadés d’un dimanche ont franchi les grilles de séparation dite zone rouge entre leurs cellules et le mirador, pour se jeter dans la nature. Comme à la précédente évasion, ils ont profité de l’absence de surveillants au mirador 2 pour se diriger du côté du bâtiment C. Ils bousilleront le cadenas avant de prendre possession des lieux. De là, ils escaladent la clôture haute de près de 10 mètres.
Les gendarmes en postes au mirador 1 qui ont tout suivi, à cause des bruits assourdissants de la casse des cadenas, auraient laissé faire sans transmettre l’information aux gardes pénitentiaires. « C’est l’un des gardes pénitentiaires qui faisaient la ronde qui a appelé les chefs pour les tenir informés de l’évasion », a soutenu notre source. Du côté des gendarmes, les nouveaux responsables en charge de la sécurité soutiennent qu’ils n’ont pas le droit de tirer sur les évadés tant qu’ils ne reçoivent pas l’ordre de la hiérarchie. C’est dans cette confusion que 9 grands bandits de grands chemins se sont retrouvés dans la nature. Cependant, quand les gardes pénitentiaires avaient en charge la sécurité de la Maca, ils tiraient des coups de sommation une fois la zone rouge franchie. Si les détenus n’obtempèrent pas, ils les « immobilisent ». « La mort d’un détenu vaut mieux que son évasion », soutiennent les gardes pénitentiaires qui ont mal au cœur au regard des évasions en cascades de ces derniers temps.
Suite à cette énième évasion, une réunion d’urgence s’est tenue dans l’enceinte de la prison, au bureau du directeur des lieux. La rencontre a réuni le Colonel Ayemou de la gendarmerie, le Commissaire de police Essoh, adjoint divisionnaire du district et le directeur administratif pénitentiaire, M. Coulibaly.
Il faut souligner que les gardes pénitentiaires sont sans armes depuis l’évasion de tous les prisonniers de la Maca le 31 mars 2012 à la faveur de la crise post- électorale. Et que, sur 12 miradors de surveillance, seulement 5 sont opérationnels et tenus par les gendarmes. Les gardes pénitentiaires sont réduits au travail administratif. « Vous n’êtes pas concernés pas par la sécurité de la Maca », avait déclaré l’ex-Premier ministre Guillaume Soro le 16 août 2011 à l’ouverture de la « nouvelle » Maca, aux gardes pénitentiaires. Les gardes pénitentiaires souhaitent être dotés en armes pour reprendre « leur travail ».
Ce soir, le calme semble être de retour à la Maca.
Dernière mise à jour 21h09 GMT 08.07.2012
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