Le ministre de la Défense, par ailleurs chef de l’Etat, Alassane Ouattara avait donné, par l’entremise de son ministre délégué, Koffi Koffi Paul, un ultimatum aux éléments des Frci et à leurs supplétifs, aux dozos et autres milices burkinabè, à se conformer à la réglementation. Et rendre les armes, libérer les domiciles occupées… au plus tard le 30 juin. Une semaine après le délai, personne ne semble concerné.
Alassane Ouattara, chef suprême des armées doublé de la casquette de ministre de la défense a véritablement du mal à mettre de l’ordre dans son écurie. Après avoir haussé le ton, lancé des ultimatums (dont le dernier a pris fin le 30 juin dernier) pour qu’enfin les Forces républicaines de Côte d’Ivoire se conforment à la discipline, il est obligé de constater que rien n’a changé. Toutes ses injonctions semblent tomber dans les oreilles de sourds. En dehors des ex-Fds formatés au respect de la hiérarchie et à la discipline, les Frci dont les ¾ des effectifs sont issus de la rébellion et des mouvements de «volontaires», peinent à se conformer aux décisions de la tête.
La discipline continue d’être une denrée rarissime au sein des Frci. Le ministre délégué avait demandé, en mai dernier, à la hiérarchie militaire de «prendre toutes les dispositions nécessaires pour que jusqu’au 30 juin 2012, tout militaire qui détiendrait encore illégalement des armes ou des munitions se conforme à la réglementation en vigueur». À expiration de l’ultimatum, rien n’a visiblement changé dans les rangs des Frci. Des individus non en «service» se baladent paisiblement avec des armes de guerre dans la ville. La police militaire dirigée par Koné Zakaria a dû multiplier ces derniers temps les patrouilles, pour traquer les éléments récalcitrants à cette circulaire de la hiérarchie militaire. Avec très peu de succès. Certainement, la conséquence d’une indiscipline presque chronique au sein des éléments des Frci.
Et pourtant, le 19 décembre 2011, Alassane Ouattara avait instruit les hauts commandements de l’armée à ramener la discipline dans leurs rangs. Si les supposés militaires sont restés de marbre face à cet ultimatum, qu’en est-il des dozos et milices burkinabè à l’ouest ? En tout cas, rien n’a bougé de ce côté-là. Ils gardent tous encore intacts leurs différents armements.
A côté de cette situation, il y a une certaine anarchie qui s’est installée dans la chaîne de commandement, à tel point que les arrestations proviennent de tous et de personne à la fois. Quand vous avez un parent qui est arrêté, dans la majeure partie des cas, illégalement et abusivement, il faut parfois mettre 48h pour découvrir les auteurs de son arrestation et le lieu de sa détention. Une situation qui a empiré durant le mois de juin. Au point d’inquiéter les milieux diplomatiques. Les Frci, se comportent à la limite comme des hors-la-loi, avait lâché récemment un diplomate européen. La réforme du secteur de la sécurité a figuré en tête des dossiers sur lesquels le patron de l’Onuci et le chef de l’Etat ont échangé hier et sera à l’ordre du jour des discussions du Conseil de sécurité, le 18 juillet prochain à l’Onu. La question des Frci reste une grosse épine dans le pied d’Alassane Ouattara, ministre de la Défense. Qui selon une source militaire, devrait échanger avec les grands commandements hier.
Frank Toti
Le nouveau courrier
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