Par La rédaction le Nouveau Courrier
Déférés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) depuis vendredi dernier, les 41 Ivoiriens extradés du Libéria seront tous convoyés dans les prisons du nord du pays où se trouvent des personnalités proches du président Laurent Gbagbo. La première vague a été transférée tôt hier mercredi. Ce sont au total 15 détenus, à savoir, Dogbo Dogbo Omer, Homplou Gnepo Guy Roger, Bolou Bolou Olivier, Lago Atsé Jean-Bernier, Zouhin Franck Eloge, Toh Alain, Guehi Maho Yannick, Anzan Aka Barthelemy, Baiko Misseka Emmanuel, Gnadou Boris, Kpahou Zoh Rodrigue, Toudé Laurent, Kpassagnon Zéré Hermann, Affoue N’Guessan Thomas, Zagbai Gbeuli Calice, qui ont été embarqués très tôt, précisément à 5h30 pour le nord du pays. Leur point de chute est la ville de Bouna où sont détenus Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (Fpi), Michel Gbagbo, fils du président Laurent Gbagbo, et bien d’autres prisonniers d’opinion maintenus en bagne par Alassane Ouattara. A cette première vague suivront d’autres qui seront reparties dans les autres prisons du nord du pays.
Dès leur arrivée en Côte d’Ivoire, les 41 Ivoiriens extradés du Libéria ont été entendus sur procès verbal à la préfecture de police d’Abidjan en dehors de toute procédure judiciaire (sans aucune présence d’avocat) avant d’être transférés à la Maca. Il a été retenu contre eux les chefs d’accusation de génocide et crimes, d’atteinte à la défense nationale… Déférés dans la plus grande prison de Côte d’Ivoire, ils ont tous été écroué au bâtiment C réputé pour accueillir les grands criminels.
Le nord comme un goulag pour les Ivoiriens
Pourquoi le choix du nord de la Côte d’Ivoire par Alassane Ouattara ? Pourquoi les personnes soupçonnées ou supposées être des proches de Gbagbo sont-ils systématiquement déportées dans le nord de la Côte d’Ivoire, région où est née et s’est implantée la rébellion durant une décennie, alors que des prisons existent dans certaines régions du sud ? Quel message le régime Ouattara veut-il faire passer en définitif par la déportation d’une catégorie d’Ivoiriens qui ne se reconnait pas en lui ?
D’après l’encyclopédie libre, Wikipédia, la déportation est l’action de chasser quelqu’un, plus souvent un groupe de personnes, de son territoire ou de son pays, en le maintenant en captivité ou non. Dans certains cas précis, tels le génocide des Arméniens, des Acadiens, des Juifs ou des Tsiganes, la déportation a pour objectif la destruction physique du peuple qui en est victime. La déportation se fait souvent vers un milieu hostile, le déporté étant généralement aussi un prisonnier. La déportation politique en était la forme la plus arbitraire.
Il apparaît évident qu’en déportant certains Ivoiriens dans le goulag du nord, Alassane Ouattara qui feint de vouloir la réconciliation, nourrit non seulement le noir dessein de les marginaliser, mais aussi de réduire à néant leur opposition politique face à son régime qu’il s’évertue à installer dans une sorte de monarchie.
Gilles Naismon
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