Eaux et Forêts Nabo Clément vire tout son cabinet

Des écologistes réagissent
Après son Chef de cabinet dont il s’est séparé le 13 janvier 2012 pour fraude sur l’exportation de bois, le ministre des Eaux et Forêts, Clément Bouéka Nabo, revient à la charge. Depuis lundi 03 juillet dernier, celui-ci a mis fin aux fonctions de son Directeur de cabinet, le Colonel Soro Yamani. Et avec lui, le Directeur de la production des industries forestières (DPIF), Kolou Ouallou Beaucéjour, le Directeur général des Eaux et forêts, Kadja N’Zoré et le Chef d’inspection au Port d’Abidjan, le Capitaine Dagnogo, tous virés de leurs postes quelques jours plus tôt.

Mais que se passe-t-il pour que le ministre des Eaux et Forêts se sépare de la plupart de ses proches collaborateurs dans un laps de temps ? Sur la question, aucune réaction officielle. Mais des indiscrétions au sein dudit ministère confient que ces débarquements sont liés à la mauvaise gestion de la forêt ivoirienne par certains collaborateurs du ministre. Tout a commencé en septembre 2011 lorsque plus de mille (1000) carnets de bordereaux parallèles servant à évacuer des bois ont été démantelés à la Direction de la production des industries forestières.

Depuis cette date, ce service a fait l’objet d’une procédure judiciaire dans le cadre du pillage de la forêt ivoirienne. Et le soin est revenu au Colonel Kadja N’Zoré, DG des Eaux et Forêts, d’instruire l’affaire afin de situer les responsabilités. Malheureusement, ce scandale a été classé sans suite.

Toute chose que n’aurait pas digéré le ministre Nabo qui a reçu la mission du président de la République de conduire la politique forestière du gouvernement ; notamment, la préservation du patrimoine forestier, le reboisement des forêts dégradées. Les choses en étaient là lorsque d’autres scandales ont encore éclaté au niveau du ministère des Eaux et Forêts. Il s’agit du trafic de bois au port de San-Pédro en début d’année où 30 conteneurs de 40 pieds de bois de Vène ont été saisis.

Selon toujours des indiscrétions, certains responsables du ministère des Eaux et Forêts devraient favoriser leur embarquement sans aucune pièce justificative.  »Si le chef d’inspection port grume de San-Pédro a été mis aux arrêts dans cette affaire, il faut dire qu’il est ressorti des confrontations opérées par les enquêteurs que le Directeur de cabinet, le Colonel Soro Yamani, était bien au fait de tous les mouvements liés au trafic récurrent de l’exportation du bois de Vêne ; mais il n’a jamais rien dit au ministre », a confié cette source. Alors question, le Directeur de cabinet est-il impliqué directement dans les trafics ? Nul ne peut l’affirmer pour l’instant sans une preuve tangible.

Toutefois, ces débarquements n’ont pas empêché le Groupe écologique de Côte d’Ivoire (GECI), une Ong de lutte contre la déforestation, de donner de la voix suite à ce ménage qui vient d’être opéré au ministère des Eaux et Forêts. Dans une brève déclaration qui nous est parvenue, hier mardi 03 juillet, son Directeur exécutif, Jacob N’Zi, s’est félicité de cette décision du ministre Nabo de se séparer de certains de ses proches collaborateurs.  »Le GECI a toujours milité pour que la gestion de la forêt soit confiée aux professionnels de la forêt ; c’est-à-dire, les Agents des Eaux et Forêts. Hélas ! Après plusieurs constats, nous nous rendons compte qu’ils sont les vrais fossoyeurs de la forêt. C’est pourquoi, nous soutenons et encourageons le ministre dans son combat qui est d’assainir le secteur forestier en le débarrassant des responsables véreux ; car, le désert menace les portes de la Côte d’Ivoire si rien n’est fait », a-t-il déclaré en se félicitant de la démarche du ministre visant à associer la société civile dans ce noble combat de préservation de la forêt.

G. DE GNAMIEN

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