Sylla A.
Soir Info
Le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire va-t-il atteindre ses objectifs ? La question a tout son sens quand on considère la révélation faite par Franck Kouassi Sran, le Conseiller spécial, Porte-parole, chargé de la Communication du président de la Commission, dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) Au cours de l’atelier d’orientation sur la prise en compte du genre dans le travail de la Cdvr, ouvert lundi 2 juillet 2012 dans un grand hôtel au Plateau, le collaborateur de Charles Konan Banny a, dans son intervention, relevé le manque de moyens financiers que rencontre la structure officielle chargée de la réconciliation en Côte d’Ivoire. M. Sran a affirmé que la Cdvr, créée le 13 juillet 2011 par ordonnance pour un mandat de 2 ans, « n’a pas de moyens» pour accomplir valablement les missions à elle dévolues. C’est dire que la réconciliation est en panne sèche…de moyens financiers. L’argent étant indispensable à une telle mission nationale, on comprend, en partie, pourquoi la Cdvr éprouve des difficultés pour bien mener son travail à un an de la fin de son mandat. Chaque fois qu’il en a l’occasion, Charles Konan Banny souligne le coût élevé de la réconciliation. Et, il ne cesse de lancer des appels d’aide aux personnes physiques et morales. Car, pour l’ancien Premier ministre, tout le monde gagne dans la réconciliation. Mais avec cette sortie de Franck Kouassi Sran, on se rend compte que l’ap- pel de Charles Konan Banny n’a pas eu d’échos favorables auprès de tous les bailleurs de fonds nationaux comme internationaux. Pour ce qui est de l’atelier proprement dit, il a pris fin hier mardi 3 juillet 2012. Pendant le premier jour de cette rencontre organisée par le Bureau pays de OnuFemmes en Côte d’Ivoire, le Centre international pour la justice transitionnelle (Ictj) et Open Society Initiative for West Africa (Osiwa), il y a eu des communications enrichissantes. L’atelier a été solennellement ouvert par Mme Françoise Khaudjis Offoumou, présidente de la sous-commission genre, qui représentait à l’occasion Charles Konan Banny, président de la Cdvr. Les guides religieux catholique, Mgr Siméon Ahouana et musulman, l’Imam Boikary Fofana, tous deux vice-présidents de la Cdvr, ont assisté à la cérémonie. Dont l’objectif global, comme indiqué dans les termes de référence (Tdr), est de renforcer les capacités des commissaires et autres membres de la Cdvr, à travers le partage d’expériences comparatives et un appui technique. En clair, il s’agit d’aider les membres de la sous-commission genre et les commissaires de la Cdvr à acquérir une meilleure compréhension de la justice basée sur le genre et ses liens avec la recherche de la vérité, d’aider ladite sous-commission à élaborer sa politique genre, pour sa prise en compte transversale dans ses missions et activités. Et enfin, de permettre à la Cdvr d’adopter des approches sen- sibles au genre dans les différentes étapes de son travail, y compris les enquêtes, le recueil de témoignages, les audiences et la rédaction du rapport final. Mme Fatima Maïga, Directrice-pays de OnuFemmes-Côte d’Ivoire, reprenant des chiffres d’une étude menée récemment dans la région du Moyen Cavally (à l’ouest de la Côte d’Ivoire), a révélé qu’environ 400 femmes ont été victimes de violence sexuelle sur la seule période de novembre 2011 à mai 2012. Mme Maïga a également fait savoir que les 36 commissions régionales prévues dans le dispositif de la Cdvr seront «bientôt installées». Une information confirmée par le porte-parole du président de la Cdvr.
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