Soir Info
Le traitement de l’opposition notamment du Front populaire ivoirien (Fpi, ex-parti au pouvoir) par l’actuel régime, crée la division au sein du Rassemblement des Républicains (Rdr, parti au pouvoir).
En effet, deux camps sont diamétralement opposés sur la stratégie du pouvoir. D’un côté, on estime que le gouvernement Ouattara doit poursuivre le dialogue avec le Fpi en vue d’aboutir à un gouvernement dont ferait partie cette formation politique. Pour les défenseurs de cette thèse, le pouvoir Ouattara doit prendre en compte le pourcentage (46, 2%) non négligeable obtenu par le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo à la présidentielle du 28 novembre 2010. ‘’Il faut tout mettre en œuvre pour ramener le Fpi dans le dialogue politique, et l’associer à la vie de la nation’’, a plaidé un cadre du Rdr que nous avons joint par téléphone, hier dimanche 1er juillet 2012.
Pour ce responsable du parti au pouvoir, le chef de l’Etat a tout à gagner s’il réussit à rassurer le Fpi sur des questions qu’il soulève. A savoir entre autres, la sécurité, la recomposition de la Commission électorale indépendante (Cei), et le retour des exilés. ‘’Ce n’est pas bon que l’opposition principale s’éloigne de tout’’, a fait savoir, toujours par téléphone, un membre de la direction du Rdr.
A l’opposé, des ‘’Républicains’’ estiment qu’il faut faire un ‘’black out’’ sur le Fpi, de façon radicale. Pour les défenseurs de cette position, le Rhdp est au pouvoir et n’a pas besoin de la présence du Fpi au gouvernement, pour travailler en faveur des populations. ‘’Le président Alassane Ouattara doit appliquer son programme de gouvernement et non se laisser distraire par le Fpi qui, vraisemblablement, veut l’empêcher de travailler’’, a martelé un secrétaire de section-Rdr à Abidjan. Dans la même optique, un autre cadre du parti à la case, s’est convaincu de ce que sans le Fpi, le Rdr peut et doit gouverner avec ses alliés du Rhdp. ‘’Le Fpi n’est pas le seul parti de l’opposition. S’il ne veut pas s’inscrire dans le dialogue et dans la réconciliation, il faut continuer de travailler avec les partis d’opposition qui discutent avec le pouvoir’’, a-t-il préconisé. Non sans soutenir que ‘’c’est parce que le président Ouattara a vite fait de laisser le Fpi s’exprimer, que ce parti fait ce qu’il veut’’.
Ces deux positions tranchées susmentionnées, selon nos sources, sont défendues dans l’entourage du président de la République. Alassane Ouattara qui en a conscience, se garderait de prendre position ouvertement dans le débat en cours au sein de son parti d’origine et dans son entourage. Selon une source proche de la Présidence de la République, le numéro un ivoirien ‘’tient compte des exigences démocratiques mais n’entend pas non plus favoriser la déliquescence de son pouvoir ‘’. Entre ceux qui soutiennent qu’il fait bien de tendre la main à l’opposition, et ceux qui le trouvent indolent face aux agissements de cette opposition, Alassane Ouattara devra trouver la bonne cadence.
BAMBA Idrissa
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