Par Marie Normand
RFI
« La Cédéao à l’épreuve de l’islamisme », titre Le Patriote. « Boko Haram au Nigeria, AQMI, [Ansar Dine] et Mujao au Mali. Jamais la sous-région n’a autant été confrontée à [cette] question ». Il y a urgence à trouver une issue, estime le journal ivoirien, « car ce qui se passe au Nigeria et au Mali guette les autres États. (…) Il en est de la survie de la sous-région ».
En attendant une éventuelle intervention de la Cédéao dans ce dossier, Blaise Compaoré [qui privilégie le dialogue] ne perdrait-il pas son temps ? s’interroge L’Observateur. Le président du Burkina Faso qui tente « d’ajouter des lauriers supplémentaires aux réussites qu’il a déjà engrangées en Côte d’Ivoire, au Togo et en Guinée-Conakry. Mais, force est de constater que, ce coup-ci, on fonce droit dans le mur ».
La médaille de l’inaction attribuée à…
Et pendant ce temps, les islamistes font ce qu’ils veulent, regrette GuinéeConakryInfo. « Car, eux-aussi, sentent bien que la communauté, à la fois africaine et internationale, est à cours d’idées. (…) De ces atermoiements, conclut le site d’information guinéen, les islamistes entendent bien profiter ». A noter aussi cette médaille de l’éléphant, attribuée à la Cedeao.
C’est en une de L’Éléphant Déchainé , le journal satirique ivoirien. Médaille attribuée pour « sa capacité à se réunir à plusieurs reprises sur le même sujet sans pouvoir faire quoi que ce soit sur le terrain ». « Y a rien à dire, la Cedeao est une grande organisation, peut-on lire (…) L’essentiel c’est de donner l’impression que quelque chose va se passer » ».
Pendant ce temps, au Mali, l’économie accuse le coup
C’est à lire dans Le Républicain. « L’économie malienne qui devait connaitre une croissance de 5,4% cette année aura probablement une croissance négative (-1,2%) ». Conséquence du coup d’état. Et les conditions de vie des Maliens s’en ressentent: fermetures d’entreprises, augmentation du prix des denrées de base, pertes d’emplois, notamment dans le secteur tertiaire, « le poumon de l’économie malienne ». « L’hôtellerie, la restauration et les centres de loisirs sont les plus touchés », précise le journal malien.
« Dans la région de Mopti, [ces secteurs] sont en chute libre, confirme un autre quotidien malien, Le Challenger. « Les touristes ne viennent plus, les hôtels ferment les uns après les autres, laissant les guides au chômage et les artisans sans travail. (…) L’agonie avant une mort certaine si rien n’est fait ». Le Républicain note aussi que la « situation des déplacés internes se complique ». Plusieurs dizaines de milliers de personnes, qui vivent dans des conditions précaires. « Des villes comme Bamako, (…) Ségou et Mopti sont bondées de monde », avance le journal.
La valse des présidents africains à Paris
En Côte d’Ivoire, on s’inquiète que le président Alassane Ouattara n’ait pas encore été reçu à Paris. « Contrairement à ces prédécesseurs, le nouveau locataire de l’Élysée continue d’ignorer son homologue ivoirien en dépit de ses appels du pied », avance Boigny Express . Et ce, alors que « le mois de juillet demeure propice aux visites de chefs d’État africains à Paris ».
François Hollande a rencontré Alpha Condé, bientôt ce sera au tour d’Ali Bongo, de Macky Sall… Mais pas de président ivoirien, alors qu’on en pleine crise malienne et qu’il est le président en exercice de la Cedeao. Bref, le journal ivoirien conclut que qu’Alassane Ouattara n’est tout simplement pas « en odeur de sainteté » à Paris.
Élément avancé: les trop bonnes relations entretenues par le président avec le prédécesseur de Hollande, Nicolas Sarkozy. Entre lui et Alassane Ouattara « c’était le parfait amour ». Le reste de la presse tempère et note la visite à Paris du président de l’Assemblée nationale ivoirienne. Le Patriote publie une photo de Guillaume Soro, accueilli par son homologue, Claude Bartolone.
Condé va mieux depuis que Sarkozy a quitté l’Élysée
Le président guinéen Alpha Condé a, lui, été reçu a l’Élysée hier. Mais son attitude déplait à GuinéeConakryInfo . Alpha Condé, qui « ne manque aucune occasion de dire qu’il avait Nicolas Sarkozy presque en horreur », écrit le média guinéen. « Mais à force de faire étalage de son enthousiasme, le chef de l’État pourrait être amené à commettre quelques erreurs de communication ».
Il est normal, explique le site, que les différents chefs d’État africains apprécient diversement l’élection de François Hollande. Mais ce qu’il reproche à Alpha Condé, c’est son zèle ; à savoir cette déclaration dimanche devant la communauté guinéenne de France.
« Déclaration au cours de laquelle il pousse le bouchon, précise GuinéeConakyInfo, au point de confier que depuis que le président Sarkozy n’est plus le numéro un français, il s’en porterait mieux. Prenant à témoin son médecin traitant ». Pourtant, Alpha Condé « n’est pas « l’obligé » de François Hollande, s’offusque le journaliste. Surtout que jusqu’ici [l’arrivée] du leader socialiste au palais de l’Élysée ne s’est pas traduite par une quelconque évolution positive en faveur de la Guinée dans ses rapports avec la France ».
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