La parabole de l’hyène de Venance Konan: Et si on répondait à Venance, qu’en Côte d’ivoire il n’y a pas des hyènes d’un côté et des humains de l’autre. Si nous lui répondions qu’ici nous sommes tous des frères qui devons vivre unis, sans exclusions et que la richesse du village doit être partagée entre tous les fils du village, sans que des notables véreux ne nous montent les uns contre les autres, en présentant certains comme des hyènes et les autres comme des humains, pendant que ces notables pillent le village qui pourtant est, dit-on, la propriété de tous.
C’est avec ce genre de discours d’animalisation de l’autre qu’on a divisé la Côte d’Ivoire. Hier certains étaient des cafards, des rats, des agoutis, des hérissons ou des bêtes puantes dont il fallait désinfecter le pays, aujourd’hui d’autres sont présentés, par ceux qui ont été les initiateurs de ce discours de haine, comme des hyènes.
Nous, qui avons été victimes de la haine, nous qui avons été animalisés hier, nous ne devons pas tomber dans ce piège de la haine d’autrui qu’on nous présente à notre tour comme des animaux.
Oh, toi le scribe et griot du village, penses-tu être sage en appelant au rassemblement contre certains de nos frères que tu présentes comme des animaux, au lieu d’appeler à l’unité nationale en condamnant les égarements de ces frères qui se sentent exclus du village ? Ne répétons pas les erreurs du passé sur les conseils de ceux qui hier nous ont perdu.
C’est le moment de rompre avec ce type de discours car la nécessité de la réconciliation se pose à nous tous comme la condition sine qua non de la prospérité collective.
Quand on fait partie des sages dans un village on ne rajoute pas du bois aux feux des passions et n’abonde pas dans le sens de l’enthousiasme du vulgum pecus; on propose des voies de sagesse !
Que la sagesse habite l’auteur de cette parabole de l’hyène, car celui qui animalise l’autre aujourd’hui doit s’attendre à être animalisé demain !
Doumbia Major
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