Côte d’Ivoire – L’insécurité alimentaire menace le nord

Xinhua

MM Nabo Clément ( ministre des Eaux et forêts) et Mamadou Sangaré, Directeur Général de la Sodefor ont assisté le vendredi 08 juin 2012 à Korhogo au lancement de la campagne nationale de reboisement 2012.

ABIDJAN – Le nord de la Côte d’Ivoire est menacé par l’insécurité alimentaire et la malnutrition chronique, selon les conclusions d’une mission d’évaluation des agences du Système des Nations Unies impliquées dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Selon la mission d’évaluation menée en mai, dans le bassin céréalier du nord du pays, 51% de la population rurale est potentiellement concernée par un manque de nourriture.

Egalement liée à la difficulté d`accès aux denrées alimentaires, la malnutrition chronique a atteint un taux critique.

L`étude indique que 20% des ménages a une alimentation pauvre et que le taux de malnutrition aiguë globale se situe à 4,7% pour les enfants de moins de cinq ans.

CONSEQUENCES DE LA CRISE POST-ELECTORALE

Selon la mission, la disponibilité alimentaire ne semble pas constituer un « problème majeur » dans le pays, auto-suffisant pour la plupart des produits de grande consommation en dehors du riz et de la farine de blé.

A l’origine de la double menace qui pèse sur le nord du pays, la crise post-électorale entre novembre 2010 et 2011.

Les violents affrontements ont fait au moins 3 000 morts dans le pays.

La crise a eu pour corollaire des déplacements de populations, des perturbations du marché et l’effondrement des services sociaux dans des régions.

La région du nord a accueilli de nombreux déplacés et les familles hôtes ont vu leur disponibilité en semences souvent réduite de moitié, du fait de la présence plus ou moins prolongée des déplacés.

Sont également en cause, la mauvaise pluviométrie et l’allongement de la période soudure qui s`étend de mai à octobre.

« La flambée des prix des denrées alimentaires de base et la pression des commerçants des pays sahéliens ont accentué cette baisse des disponibilités céréalières », souligne l`étude qui conclut que l`ensemble de ces facteurs a eu pour conséquence l`insécurité alimentaire.

DES REPONSES MULTIFORMES

Pour faire face à l`insécurité alimentaire et à la malnutrition, la mission d`évaluation recommande « des distributions gratuites de vivres pour permettre aux ménages les plus vulnérables de faire face à la prochaine période de soudure ».

« Il s`agira de fournir deux mois de rations complètes en août et septembre 2012 à ces ménages », précise la mission.

En mai, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a offert par l`entremise du Programme alimentaire mondial (Pam) un important lot de vivres au gouvernement ivoirien pour soutenir l`action humanitaire.

La mission d`évaluation a insisté sur la nécessité de « réactiver le système de suivi de la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire ».

Les agences du Système des Nations unies prévoient de distribuer des semences et des intrants agricoles dans les zones d`accueil des déplacés.

Le gouvernement ivoirien a, de son côté, annoncé des actions à court, moyen et long terme.

Un fonds de soutien au secteur vivrier de 1,3 milliard de franc CFA a été mis en place par Etat, de même que plusieurs autres programmes destinés à assurer à la Côte d`Ivoire une sécurité alimentaire durable, selon le directeur général des Productions et de la Sécurité alimentaire du ministère de l’Agriculture, Soumaïla Bredoumy.

L`APPUI SPECIFIQUE DU PAM

En Côte d’Ivoire, le Pam contribue à la stabilité de la sécurité alimentaire du pays en assistant les réfugiés et les personnes déplacées dans les camps avec des « rations générales ».

D’autres personnes déplacées vivant dans des familles d`accueil, des retournés internes récents, et d’autres populations affectées par la guerre reçoivent des « rations générales ou des vivres contre travail ».

Le Pam a un vaste programme d`alimentation scolaire en Côte d’Ivoire avec près de 469.000 élèves assistés.

Au total, le Pam apporte de l’aide alimentaire à 1,3 million de bénéficiaires.

Pour la période 2009-2013, le Pam appuie « le processus de redressement national » à travers une « intervention prolongée de secours et de redressement » par des distributions générales de vivres et l`alimentation supplémentaire et thérapeutique aux groupes vulnérables et un projet d` »appui à la pérennisation » des cantines scolaires.

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