A défaut d’atteindre Ouattara Les pro-Gbagbo veulent finir avec le Président de l’Assemblée nationale
Tout commence par une plainte. Le lundi 25 juin 2012, Me Habiba Touré dépose pour le compte de son client Michel Gbagbo, une plainte à Paris contre Guillaume Soro et dix anciens chefs de guerre, avec constitution de partie civile. Cette plainte fait suite à la première déposée en décembre 2011 et classée sans suite. L’information avait été abondamment commentée par les Ivoiriens, en particulier ceux jugés proches de l’ex-président Laurent Gbagbo. Qui trouvent encore du grain à moudre, quand ils apprennent dans la foulée que le Président de l’Assemblée nationale a quitté Paris le jour suivant pour Singapour et la Malaisie, dans le cadre d’une visite professionnelle. On a allégué qu’en raison de l’imminence de la recevabilité de ladite plainte par un tribunal parisien, ‘’Soro a fui Paris’’. Les réseaux sociaux en ont été inondés. L’intention était de saboter le voyage de l’ancien Premier ministre d’Alassane Ouattara et, brouiller son message auprès des autorités des pays hôtes. Mais Guillaume Soro qui ne veut pas se laisser conter réfute les arguments sur ‘’l’enlèvement, la séquestration, traitements inhumains et dégradants’’, objet de la plainte. L’ancien homme fort des Forces nouvelles soutient, arguments à l’appui, que Michel Gbagbo ne saurait se prévaloir de la citoyenneté française pour échapper à la justice ivoirienne étant donné sa trop grande implication dans la vie sociopolitique de la Côte-d’Ivoire. Un coup de semonce qui sonne comme une levée de bouclier chez les pro-Gbagbo lesquels reviennent a la charge. Me Habiba Touré l’avocate estime que ce n’est pas une plainte simple et nourrit l’espoir qu’elle aboutira à la désignation d’un juge d’instruction pour connaître de l’affaire. Même s’ils savent qu’ils ont peu de chances de faire interpeller ou mettre aux arrêts, l’ex-chef du gouvernement ivoirien, les promoteurs de la campagne sont heureux de l’effet qu’ils ont produit. Notamment d’avoir poussé Guillaume Soro à fendre l’armure et à avoir réussi à le faire sortir de ses gongs. On attend l’étape suivante de cette campagne de brouillage d’images du Président de l’Assemblée nationale, dont le séjour à la fois privé et professionne le Europe et en Asie est désormais sous les feux de la rampe. Pour le moment, les perturbateurs n’ ont pas encore mis à exécution leur idée phare, à savoir une manifestation ou une marche devant l’hôtel ou la résidence de Soro. Il semble que les initiateurs n’ont pu localiser le lieu de résidence de Soro, et que les soutiens politiques des pro-Gbagbo auprès des nouvelles autorités françaises, ne sont pas prêts à encourager une telle épreuve de force. Pourtant des pro-Gbagbo qui veulent finir avec le Président de l’Assemblée semblent pris d’une suspecte sympathie pour lui, en conseillant à Guillaume Soro de ne pas transiter par Paris avant de rentrer à Abidjan. De son côté, le Président de l’Assemblée nationale, qui n’a pas encore dit son dernier mot, était en mode souvenir et recueillement hier, s’offrant un éditorial sur son assassinat manqué en juin 2007, à Bouaké.
S. Débailly
L’Intelligent d’Abidjan
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