Instabilité à l’Ouest: L’attaque de Saho livre des secrets
Comment les 7 casques bleus ont été tués
Le contingent marocain au banc des accusés
Par Hamadou Ziao L’inter
Siège de l`Onuci: le Président Alassane Ouattara rend hommage aux Casques bleus nigériens et au soldat Frci tués à la frontière libérienne© Présidence par Aristide
L’ONUCI, Organisation des Nations Unies en Côte d’Ivoire, a bouclé son enquête sur l’attaque de l’Ouest, intervenue le vendredi 08 juin dernier dans la localité de Taï, précisément dans le village de Saho, et qui a causé la mort d’une vingtaine de personnes dont sept (7) casques bleus.
Le rapport d’enquête, qui est encore marqué du sceau « confidentiel », a été transmis au siège de l’organisation internationale à New York, avant toute publication. Mais la radio internationale française (RFI) a annoncé avoir pris connaissance des grandes lignes de ce rapport, qu’elle a livrées dans ses éditions d’hier jeudi 28 juin. On retient d’entrée que les casques bleus tués ce vendredi 08 juin sont effectivement tombés dans une embuscade tendue par des combattants venus du Libéria.
Un groupe d’une centaine d’assaillants qui ont traversé la veille, le jeudi 07 juin, le fleuve Cavally qui sert de frontière naturelle, pour donner l’assaut au village de Saho. Alerté de ce raid, selon Rfi, un détachement de l’Onuci, fort de trois véhicules dont un blindé, est venu de Tabou, une localité située au sud-ouest de la Côte d’Ivoire, pour porter assistance aux populations. Et c’est sur le chemin du retour que le convoi des soldats de la paix a été attaqué.
Selon le rapport d’enquête commenté par la radio française, les deux premiers véhicules du convoi ont réussi à se dégager de cette embuscade. Ce qui n’a pas été le cas pour le troisième véhicule « qui a été copieusement mitraillé. Les occupants de ce pick-up n’ont pas pu résister. Mais plus grave, selon des sources à l’Onuci, après les échanges de tirs, certains soldats de la paix ont été abattus à bout portant », a expliqué le journaliste de Rfi, qui a pu consulter le rapport. Les assaillants, poursuit-il, ont donné les motivations de cette attaque. Avant de traverser la frontière, ils auraient confié à certaines populations que leur objectif était de récupérer des armes dans le but de renverser le régime d’Abidjan.
Toutefois, explique Rfi, cette attaque de l’Ouest, à laquelle l’Onuci a payé un lourd tribut, crée un malaise au sein de l’organisation. Malaise entretenu par une récurrente question. Celle de savoir pourquoi les casques bleus marocains qui sont basés à Taï, à seulement une dizaine de kilomètres du village de Saho, cible des tueurs, ont plutôt laissé leurs collègues nigériens venus de bien plus loin, patrouiller dans cette zone. Une question qui est de nature à mettre les soldats marocains au banc des accusés dans cette tragédie. L’Onuci dément cependant que le contingent de soldats venus du pays du roi Mohamed VI, ait refusé de patrouiller dans la zone, mettant ainsi en danger la vie de leurs collègues. La mission onusienne explique que les soldats nigériens, venus de loin, ont été déployés dans la région suite à des menaces d’attaques répétées sur les populations civiles, et qui nécessitaient un renforcement des effectifs et des patrouilles.
Malheureusement, le dispositif n’a pas fonctionné correctement et sept casques bleus ont perdu la vie. Il faut rappeler que suite à cette attaque, les autorités ivoiriennes avaient porté un regard accusateur vers Monrovia, qui abriterait des miliciens et mercenaires pro-Gbagbo, dont le dessein est de déstabiliser le pouvoir en place en Côte d’Ivoire. Pour montrer pattes blanches, le Libéria a mis le grappin sur quarante et un (41) Ivoiriens présentés comme des miliciens pro-Gbagbo qui s’étaient refugiés dans le pays d’Ellen Sirleaf, et qui ont été remis récemment aux autorités ivoiriennes.
Hamadou ZIAO
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