Soir Info
La Côte d’Ivoire a atteint le point d’achèvement de l’initiative Ppte (Pays pauvres très endettés), le mardi 27 juin 2012. Ce qui lui permettra de bénéficier de l’effacement de sa dette, à hauteur d’environ 500 milliards de francs Cfa par an. Ce moment était attendu de pied ferme par les travailleurs, surtout du secteur public. En effet, les enseignants qui organisaient en 2007, des grèves pour leur reclassement catégoriel suivi d’effets financiers, ont été satisfaits à dose homéopathique. Le gros morceau, c’est-à-dire, le paiement de la deuxième moitié desdits effets financiers et du complément des indemnités de logements d’une catégorie d’enseignants ont été remis à l’après point d’achèvement de l’initiative Ppte. En avril dernier, 14 syndicats du secteur de la Santé avaient voulu entamer une grève. Ils réclamaient : le paiement de l’entièreté du montant des indemnités de fonction accordées en 2007 aux cadres supérieurs de la santé et au personnel technique de la santé avec début de paiement de la moitié depuis janvier 2009 ; le paiement de l’intégralité des 38 mois d’arriérés de la moitié des indemnités de fonction qui ont pris effet depuis janvier 2009 ; le paiement de l’intégralité des émoluments hospitaliers des bi- appartenants ; la prise en compte des 400 et 150 points d’indices accordées respectivement aux cadres supérieurs de la santé et aux personnels techniques de la santé depuis novembre 2007. Après des négociations avec le Gouvernement, il nous est revenu que les deux parties se sont accordées sur l’après atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte pour que les effets attendus tombent dans l’escarcelle des agents de santé. Le total de toutes les revendications, a-t-on appris, est évalué à 165 milliards de franc s Cfa. Quand on sait que les bailleurs de fonds ont consenti à annuler une partie de la dette ivoirienne, non pas pour payer des salaires et leurs compléments, mais pour des investissements dans les secteurs vitaux du pays, on voit bien que le plus dur commence pour le Gouvernement qui doit chercher des voies et moyens pour répondre aux attentes des travailleurs. Cela, pour ne pas compromettre les activités qui renfloueraient les caisses de l’Etat, en évitant des grèves. Il faut noter que les syndicats ont d’ailleurs déjà rejeté le prolongement de la trêve sociale acceptée depuis 2009 et demandée par le Premier ministre Ahoussou Jeannot, le 1er mai dernier. La balle est donc dans le camp du Gouvernement. Il lui revient de bien manœuvrer pour ne pas être le goaléador qui va donner l’insomnie aux travailleurs.
Dominique FADEGNON
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