Déstabilisation des institutions de la République: Banny complice des putschistes du Fpi ?
L’expression
Si la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr) de Charles Konan Banny avait envie de se faire entendre, il n’y avait pas meilleure tribune que Radio France internationale (Rfi). Peu bavarde, du moins jusqu’à hier, la Commission dialogue vérité et réconciliation a décidé de rompre avec sa médiation ‘‘sans tambour ni trompette’’ pour emboucher les fameux vuvuzela sud-africains.
Et, c’est à un certain Karim Ouattara, conseiller de Charles Konan Banny, qu’il a échu la lourde mission de souffler dans cet instrument à bruits. Fort de son mandat, il a enfourché ses grands chevaux pour dénoncer, avec véhémence, les «arrestations arbitraires» dont sont l’objet les partisans de l’ancien chef de l’Etat.
«Je ne peux pas comprendre que pendant qu’il y a une Commission dialogue, vérité et réconciliation qui travaille à ramener la confiance entre les uns et les autres, on ait l’impression qu’il y a un bulldozer derrière nous qui efface les traces (…) C’est très difficile à accepter cela», assène, péremptoire, Karim Ouattara. Et de poursuivre son offensive contre le pouvoir: «On ne peut pas nous demander d’œuvrer à ce que tous les Ivoiriens qui sont en exil puissent rentrer en Côte d’Ivoire. Lorsque nous, on parle à ces personnes-là, elles nous disent: «Mais, on a l’impression que vous, au sein de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, vous êtes là juste pour nous appeler vers le pays pour qu’on nous incarcère !».
Très joli coup médiatique, est-on tenté de s’écrier. En face, chez les partisans de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, on a applaudi des mains et des pieds, cette sortie.
Mais, de l’autre côté, on est tenté de se demander de quoi se plaint le collaborateur de Charles Konan Banny? Cette sortie, pensons-nous, n’est-elle pas une manière de justifier l’échec certain de la Cdvr? Car, une année après, les Ivoiriens attendent toujours les fruits des actions de cette commission. Or, elle a deux ans pour finaliser sa mission. Bref, là n’est pas le débat pour l’heure. Posons plutôt la question au président de la Cdvr qui a mandaté son conseiller pour parler en son nom. Doit-on se faire hara-kiri au nom de la réconciliation nationale? Cela fait, tout bien compter, un an que la Cdvr court derrière les partisans de Laurent Gbagbo pour qu’ils embarquent dans le train de la réconciliation, sans succès. La Cdvr s’est-elle demandé un jour pourquoi cette attitude? En réalité, non ! Les récents événements viennent de démontrer qu’ils ont un autre agenda secret sur lequel ils fondent tous leurs espoirs. Pour la gouverne de Charles Konan Banny, les partisans du pensionnaire de Sheveningen rêvent de reconquérir par les armes le pouvoir qu’ils ont perdu dans les urnes. Et ils s’en donnent tous les jours les moyens de parvenir à leurs fins. Sinon, à part quelques contacts forts médiatisés avec les affidés de Laurent Gbagbo, Karim Ouattara peut-il établir un bilan formel de ce qu’il a obtenu concrètement d’eux. Hasardons la réponse. Même pas un petit pardon. Encore moins un repentir.
Ils jouent plutôt à louvoyer avec la Cdvr s’ils ne sont pas arrogants en attendant l’accomplissement du fameux projet ‘‘Esaïe 60’’ et autres prophéties dont Koné Malachie et sa bande les abreuvent. Charles Konan Banny entend-ils, tous les jours, ces phrases bouleversantes et déstabilisantes relayées au sein de la population: «Ce n’est pas encore fini» ou encore les conseils du genre : «Faites vos provisions, car ça va bientôt chauffer»?
La Côte d’Ivoire était en plein dans la réconciliation lorsque, de l’autre côté de la frontière, au Ghana, des officiers ivoiriens, en exil dans ce pays d’accueil, fomentaient un coup d’Etat pour dissoudre les institutions de la République. Le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, ne croyait pas si bien faire en brandissant aux yeux de la nation les preuves de l’entreprise criminelle que le colonel Katé Gnontoa et consorts s’apprêtaient à faire. Tous les Ivoiriens ont été édifiés devant les déclarations fracassantes de l’ancien ministre de la Défense, Moïse Lida Kouassi, et les preuves irréfragables. Sauf, Charles Konan Banny et ses collaborateurs qui s’échinent à donner aux anciens tenants du pouvoir le bon Dieu sans confession.
D’ailleurs, la Cdvr n’a jamais condamné ce putsch déjoué au nom de la réconciliation nationale.
Et, aussi surprenant, au nombre de ces officiers putschistes, le commandant Noël Abéhi, présenté comme un proche du président de la Cdvr, fortement incriminé dans les tueries d’Abobo. Il a étrangement disparu, au sortir d’une rencontre avec le chef du gouvernement d’alors, Guillaume Soro, alors qu’on le croyait sous la protection de Charles Konan Banny qui l’avait accompagné à la Primature.
N’eût été la dextérité des Grandes oreilles de la République, les membres de la Cdvr ne seraient pas assis dans la luxueuse villa de la Riviera-Beverly Hills, appartenant à l’ex-gouverneur de la Bceao, pour parler aujourd’hui de réconciliation nationale.
Ceci pour dire au président de la Cdvr et à ses collaborateurs que le chemin de la réconciliation nationale a besoin aussi d’être nettoyé. Pour éviter les surprises désagréables. Loisible à Charles Konan Banny de dormir peinard sur ses deux oreilles, les poings fermés, mais ceux qui ont vécu les atrocités du pouvoir des refondateurs ne sont pas prêts à revivre la douloureuse parenthèse. Heureusement, les forces républicaines veillent, et sur Banny, lui-même, et sur les populations.
K. Marras. D
Titre J-ci.net
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