Yacouba Doumbia Source: L’inter
Le secrétaire général par intérim du Rassemblement des républicains (RDR), Amadou Soumahoro a mis en garde le Front populaire ivoirien (FPI), ex-parti au pouvoir, contre le désordre, au cours d’une conférence de presse hier lundi 18 juin au siège de son parti à Cocody.
Soutenu par plusieurs élus et responsables politiques du RDR, Amadou Soumahoro a annoncé une présence massive des victimes de la crise post-électorale à la Cour pénale internationale (CPI), le 13 août 2012, date de l’audience de confirmation des charges contre l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo. Le conférencier dit avoir eu accès à quelques preuves contre l’ancien président et selon lui, « c’est vraiment du costaud ». « J’ai vu quelques preuves contre l’ancien président. Il y a des films, des diapositives, des images et des vidéos dans lesquelles Gbagbo demandait à l’Armée de prendre ses responsabilités », a-t-il révélé, ajoutant que les dispositions seront prises par le RDR pour faire déplacer toutes les victimes à la Haye le 13 août prochain. « Nous allons nous mobiliser le 13 août pour La Haye. On y sera tous. Cette fois-ci, chacun va s’organiser, eux (le FPI) pour dire que Gbagbo n’a rien fait et nous, pour montrer les victimes de la barbarie de Laurent Gbagbo. Les victimes seront majoritaires à La Haye. Faites-nous confiance, je sais de quoi je parle », a-t-il annoncé, avant de révéler par ailleurs que tous les moyens seront dégagés pour la mobilisation à la CPI. Pour Amadou Soumahoro, le RDR va battre le rappel de ses troupes en envoyant des délégations à l’intérieur de la Côte d’Ivoire pour rassurer les militants. Selon lui, si Gbagbo est à La Haye, « c’est à cause de l’arrogance de son parti qui, au lieu de se repentir, a adopté la posture de l’arrogance ». « Le désordre ne passera pas ! Ils ne cessent d’intoxiquer leurs militants. Mais leur attitude ne plaide pas en faveur de Gbagbo », a-t-il indiqué, relevant que le retour de Gbagbo est le souhait de tous, mais pas dans les conditions souhaitées par le FPI. « Taylor a pris 50 ans parce qu’il a soutenu le RUF. Alors que Gbagbo est accusé d’avoir fait tuer des milliers de personnes. Quand il va prendre 60 ans, ses partisans diront que c’est Ouattara qui a téléphoné à la nouvelle procureure, Fatou Bensouda », a-t-il ironisé, avant d’inviter le parti de l’ancien président à ne pas rêver. « Là où je suis et avec ce que je vois, déboulonner ça (le pouvoir) relève de l’impossible. Nous, le pouvoir ne nous a pas surpris. On l’a eu dans la souffrance et on va se battre pour le protéger », a martelé, sous les ovations de ses militants, Amadou Soumahoro, qui interprète son attitude comme « celle de quelqu’un qui ne dit que la vérité ». A ses yeux, si le RDR prend acte du refus du FPI de demander pardon pour les crimes les plus abominables commis sous son règne, en revanche, a-t-il averti, que son président, Sylvain Miaka Ouréto se tienne tranquille « parce que s’il tente de déstabiliser le pouvoir, il fera face à la justice ». Pour le reste, le conférencier a invité le président Ouattara à se concentrer sur son programme de gouvernement plutôt que sur le FPI. « Qu’il continue de garder la main tendue, mais qu’il regarde devant. Le jour où le FPI acceptera la main tendue, il nous rejoindra », a-t-il indiqué.
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Yacouba Doumbia
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