Le film de l’arrestation de Lida Kouassi Moïse
Le film de l’arrestation de Lida Kouassi Moïse L’information a fait grand bruit à Abidjan hier. Lida Kouassi Moïse, ancien ministre de la Défense sous Laurent Gbagbo a été mis aux arrêts par les autorités policières du Togo en collaboration avec la police ivoirienne, dans la matinée du mercredi 6 juin 2012. La scène de son arrestation ressemble à un polar. Il est 7h du matin ce mercredi, quand 5 véhicules de type 4X4 précédés par plus d’une vingtaine de motards de la gendarmerie togolaise envahissent le périmètre de la résidence de l’ex-ministre ivoirien de la Défense. Cinq de ces visiteurs font leur entrée dans sa résidence qu’ils passent au peigne fin! Son ordinateur, ses trois portables ainsi que des portables des enfants qui habitent chez lui sont emportés. La réaction de Lida Kouassi Moïse ne se fait pas attendre. Il interpelle le colonel qui dirige les opérations sur la ‘’procédure illégale’’ de son arrestation. Celui-ci lui répond tout sec que « quand l’ordre vient du sommet, il n’y a plus de procédure ». Lida Kouassi demande à appeler son avocat. Il se heurte à nouveau à un refus des gendarmes et policiers togolais. Puis, suivra son embarquement. «Il est embarqué manu militari», précise un témoin. Qui, poursuivant, fera savoir que «le directeur de la DST ivoirienne (ndlr : Direction de la surveillance du territoire), Diomandé Inza, était présent avec un de ses agents informaticiens pour fouiller et prendre des indices de preuves du coup d’Etat que préparerait Lida Kouassi Moïse». Les événements se seraient déroulés sous les yeux de l’une de ses filles qui reste inconsolable. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, se trouvait à Lomé au moment des faits. Dans la capitale togolaise se tenait le sommet de l’Uemoa. Emportés par la colère et l’émotion, des pro- Gbagbo ont osé écrire que Lida Kouassi méritait bien ce qui lui arrivait. Ce qui voulait dire que s’il n’avait pas attendu un ordre de Laurent Gbagbo en 2002, un régime dirigé par le président Ouattara ne l’aurait pas mis aux arrêts et extradé. Par ailleurs, au Ghana voisin, Konaté Navigué se faisait interpeller le même mercredi matin à Accra (Ghana), par la douane ghanéenne. Le véhicule du président de la JFPI n’était pas en règle (ndlr : elle porte une immatriculation ivoirienne). Les responsables de la Coordination du FPI en exil, ayant appris l’in- formation, se sont déportés au commissariat où se trouvait leur ami, afin de lui apporter assistance. Aux dernières nouvelles, Konaté Navigué aurait été libéré. A .Dedi L; Intelligent d’Abidjan
Arrestation de Lida: Alassane Ouattara en difficulté, selon un journal togolais
Ce coup d’éclat à l’instigation du nouveau régime d’Abidjan intervient 13 mois après la chute de Laurent Gbagbo, alors que la pression ne cesse de s’accroitre sur les ex-dirigeants du FPI. Le Procureur sortant de la CPI, Luis Moreno Ocampo, vient de déclarer, de manière surprenante, en introduisant des critères discriminants dans les violations des droits de l’homme, que « les crimes les plus graves ont été commis par le camp Gbagbo » pendant la crise ivoirienne. Une accusation jugée « partiale et partisane » par les supporters de Gbagbo. Les arrestations pourraient traduire en effet une certaine frilosité de la part du pouvoir d’Alassane Ouattara, inquiet du retour au pouvoir du FPI d’une manière ou d’une autre. 13 mois après la chute de Laurent Gbagbo, l’insécurité règne toujours dans le pays. Le président Ouattara lui-même serait gardé par des soldats burkinabés, prêtés par son ami Blaise Compaoré et des soldats français de la force Licorne. Personne ne connaît encore, quelle sera l’attitude du nouveau patron de l’Elysée.
Et Guillaume Soro, soutien indéfectible de Ouattara, par peur, peut-être, de la CPI est beaucoup présent au Nord du pays que dans la capitale ivoirienne. Les comzones, ces fameux commandants de zone, qui ont trempé dans les massacres de la rébellion, tiennent le haut du pavé, leur toute-puissance restant intacte.
Les législatives boycottées par le FPI ont été émaillées de quelques violences avec mort d’hommes entre partisans du RDR d’Alassane Ouattara et du PDCI de Konan Bédié, alliés pendant la présidentielle dans le Rassemblement des Houphouétistes, contre Laurent Gbagbo. Malgré le ‘partage du pouvoir’, aujourd’hui, le PDCI élève sérieusement le ton contre « le rattrapage ethnique » opéré par le gouvernement d’Alassane Ouattara en nommant des nordistes à des postes importants de l’administration. Des nominations ethniques voire ethnocentriques justifiées par les proches du Président intronisé par les Forces françaises de la Licorne sous bannière de l’ONU.
La politique de réconciliation menée par Ouattara a du plomb dans l’aile. Une Commission de réconciliation nationale dirigée par l’ex- Premier ministre Konan Banny demeure controversée.
« Il s’agit d’un pouvoir en difficulté. Un dialogue a été proclamé mais le dialogue ne se décrète pas. Un dialogue se passe entre deux parties, en l’occurrence avec ses adversaires. Or ces derniers sont mis en prison ou pourchassés. Dans ce cas, il ne s’agit plus d’un dialogue mais d’un règlement de compte », a expliqué Me Koffigoh. « J’estime que le Togo ne doit pas se prêter à ce jeu de règlement de compte du pouvoir ivoirien. Nous avons des milliers de ressortissants togolais en Côte d’Ivoire et le souci du pouvoir togolais doit rester l’obligation de protéger nos concitoyens là-bas », a encore ajouté le Premier ministre Joseph Koffigoh. Ce faisant, le gouvernement togolais intervient indirectement dans les affaires intérieures d’un Etat voisin, en venant au secours d’un gouvernement mis en difficulté par son opposition.
A suivre…
Source: mo5-togo.com
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