Après le Bureau politique du Pdci la colère monte au Rdr

Les faucons du Pdci ne sont pas les seuls à être en courroux. Au Rdr, on sait aussi se mettre en colère. En effet, depuis le Bureau politique du Pdci, samedi, qui n’a d’ailleurs pas été tendre avec son allié, la grogne n’a cessé de monter à la rue Lepic, où des responsables du parti et les secrétaires de sections réclament à leur tour un Bureau politique pour asséner leurs vérités à ces faucons. Ils estiment que si le Pdci se sent frustré et réclame encore des postes, le mécontentement se fait encore plus présent au Rdr. Puisqu’ils sont nombreux, les militants qui pensent avoir mené le combat depuis la création de leur parti en 1994, dans avoir encore eu gain de cause. Mais ceux-ci ont accepté de se calmer, pour donner du temps au président Ouattara de mener à bien sa mission de reconstruction de la nation. « Avec tous les ministères, les institutions, les postes dans l’administration et la direction des sociétés d’Etat qui lui reviennent, le Pdci estime qu’il est lésé. Et nous, qui avons souffert durant 17 ans, vu notre sang et notre sueur couler, perdu des parents sous tous les régimes, que dirons-nous? Je suis diplômé, et pourtant, je n’ai rien reçu comme récompense. Pour autant, je ne brûle personne», a déclaré sous la colère, un secrétaire de section. Dans les jours à venir, l’on ne devrait donc pas s’étonner de voir la Case, comme le Pdci, tenir son Bureau politique. A coup sûr à ces assises les membres statueront sur les relations au sein du Rhdp. Ces derniers jours, les militants sont actifs, et ne manquent pas de mettre la pression sur les cadres, pour que cette réunion se tienne dans un bref délai. «Il y a des années, notre pays n’avait pas la paix et le visage qu’il a depuis seulement un an. Nous croyions qu’il s’agissait de nous unir pour aider notre pays à avancer. Nous n’avions jamais pensé qu’il s’agissait d’une course aux postes», a déploré un militant qui nous a crié son amertume.

Ouattara Abdoul Karim
Source: L’Expression

………
Pdci: Quelle leçon à donner au Rdr?

Le plus vieux parti de Côte d’Ivoire accuse le régime du président Ouattara de faire la part belle aux seuls militants de son parti dans les nominations et la formation des cabinets. «Le Bureau politique invite donc à une gestion participative et inclusive des affaires de la nation. Dans cette perspective, le Bureau politique demande au président du parti, président de la conférence des présidents du Rhdp, d’entreprendre auprès du président Ouattara des démarches afin que ce principe de gestion participative et inclusive puisse s’appliquer aux services, aux directions, aux ministères. Les cabinets des différents ministères devront arborer les couleurs de notre alliance et non celle d’un seul parti. Chaque structure administrative, chaque entreprise publique doit être le creuset de la diversité et de la richesse de l’unité nationale», indique le communiqué final qui a sanctionné cette assise qui continue de faire jaser. Qu’à cela ne tienne. Comme l’a si bien précisé cet organe, « Toute amitié se nourrit de vérité». Mais en matière de composition de cabinet et de nomination, est-ce que le Pdci peut raisonnablement donner une leçon à son allié du Rdr? Quand on veut aborder les questions qui fâchent, il faut se donner une marge de manœuvre pour éviter d’être soi-même mis à l’index. Zady Kessy est parti au Conseil économique et social avec un bon lot de cadres du Pdci dont Ohouot Asseypo, Kacou Guikahué, Pierre Magne etc. Niamien N’Goran a atterri à l’Inspection d’Etat avec également un bon lot de cadres du vieux parti. Chacun des sept ministres proposés au gouvernement a fait appel à des houphouétistes dans la composition de son cabinet et dans les nominations dans les directions centrales qui relèvent de sa compétence. Et ça, aucun militant du Rdr n’a osé décrier une quelconque exclusion, au nom de l’alliance et de la gestion collégiale du pouvoir. Dans plusieurs secteurs de l’administration, Ouattara travaille avec des cadres de premier plan du Pdci Rda. Leur seul mérite, avoir séjourné au Golf hôtel. Toutes proportions gardées, le Pdci doit mettre un peu d’eau dans son vin. Après avoir pris le pouvoir dans la sueur, dans le sang et dans les larmes, il faut aujourd’hui éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain tout simplement parce qu’on n’a pas eu ce qu’on voulait. Si les vivants revendiquent davantage de postes, que réclameront les 3.000 morts de la crise poste-électorale qui n’ont pas eu la chance de voir l’aboutissement de la lutte ? Ouattara après sa prise du pouvoir a baptisé le troisième pont, sa première grosse infrastructure, du nom du président du vieux parti. C’est vrai que le pouvoir a été acquis avec le soutien de tous, mais il faut éviter de vouloir le beurre, l’argent du beurre et la laitière.

Kra Bernard
L’Expression

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.