César Djédjé Mel source: Linfodrome
La presse ivoirienne débute la semaine par les mêmes sujets du week-end, à savoir la réunion du Bureau politique du PDCI et le séjour de Ocampo en Cote d’Ivoire. Tels sont les éléments que nous allons aborder dans notre revue de presse de ce lundi 04 juin 2012. Bienvenue donc sur linfodrome.com et bonne lecture.
Ocampo défraie la chronique
En terre ivoirienne depuis le vendredi 1er juin, le procureur de la CPI a animé, le lendemain samedi, une conférence de presse qui a été diversement interprétée. L’Inter aborde le sujet avec en grande Une : « A deux semaines du procès du 18 juin, Ocampo : Gbagbo est innocent…Il sera libéré si… ». A la page 4, Y. Doumbia éclaircit les choses. Ocampo a plutôt dit : « Au moment où je vous parle, l’ancien président Gbagbo est innocent. Il bénéficie de la présomption d’innocence. Si les juges rejettent les charges retenues contre lui, il sera libéré ». Dans ce même quotidien, Anassé Anassé dit qu’il y a eu un deal entre le procureur et le président ivoirien Alassane Ouattara. Il indique que la visite de Ocampo n’était point officielle mais souhaitée par le président Ouattara qui voulait en avoir le cœur net, avant que le procureur ne quitte ses fonctions, concernant des mandats d’arrêts internationaux qui seraient émis contre des personnalités de son camp. Le deal consisterait pour Alassane Ouattara de faire éviter la condamnation à Gbagbo afin de ne pas voir ses partisans épinglés par la CPI. Sur la question, Soir info fait savoir que le Front Populaire Ivoirien (FPI), parti de Laurent Gbagbo, a parlé à Ocampo : « Ils (FPI) nous ont dit les difficultés qu’ils ont à se rendre à la Haye et nous leur avons offert l’assistance et l’aide pour qu’il soient à l’audience ». Ces préoccupations ont été exprimées par le FPI. Les déclarations d’Ocampo ont suffi pour Le Quotidien d’Abidjan de livrer en manchette : « Gbagbo sera libéré ». Car selon lui, les preuves du procureur contre Gbagbo ne font pas le poids. Quant à Le Temps, il comprend que par cette visite, « Ocampo a paniqué et a enfoncé Ouattara ». D’autant plus que, selon ce quotidien, même des ministres de Ouattara et l’ONUCI n’étaient pas d’accord pour qu’Ocampo fasse une conférence de presse qui mettrait sur la place publique sa partialité. En conclusion, Aujourd’hui déclare : « N’ayons pas peur d’Ocampo parce qu’il n’est rien ! ».
Les journaux proches du pouvoir ont répliqué sans être trop tranchants et peu prolixes. « Luis Ocampo formel : j’ai des preuves très importantes et fortes contre Gbagbo », nous révèle Le Patriote qui a publié l’intégralité de la conférence de presse. Nord-Sud Quotidien en rajoute en titrant : « En visite d’adieu à Abidjan, Ocampo enfonce Gbagbo ». Il écrit dans ses colonnes que le procureur de la CPI a dit : « Les crimes les plus graves ont été commis par les forces de M. Gbagbo ». Il faut relever que la plupart des journaux proches du pouvoir ont abondé dans le même sens.
Le Bureau Politique du PDCI
Comme annoncé, la réunion du Bureau politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a eu lieu le samedi. Contrairement à ce qui se disait avant cette réunion, L’Inter révèle que le PDCI a plutôt fait le procès du régime Ouattara. De ce fait, il met la cohésion du RHDP à l’épreuve. Devant les résolutions du Bureau politique, la presse nationale dit dans sa grande majorité que le PDCI place Ouattara dans son champ de tir. « Les faucons du PDCI veulent le fauteuil de Ouattara », indique L’Expression à sa Une. Cette analyse est tirée des paroles tenues par des cadres du parti, car pour eux ce qui importe c’est : « l’absolue nécessité pour le PDCI de reprendre en main le destin de la nation ivoirienne ». Quant à L’Intelligent d’Abidjan, il affirme que le PDCI met une grosse pression sur Ouattara et son parti le RDR, vu qu’il a demandé que soient rectifiés le découpage électoral et le désarmement. D’où l’inquiétude de Nord-Sud Quotidien : « Alliance au RHDP : Le PDCI va t-il lâcher Ouattara ? Cette interrogation vient du fait que, selon le quotidien, le PDCI se sent lésé et roulé dans la farine par le président Ouattara, se plaignant de la répartition des postes et du découpage électoral. Pour les journaux proches de l’opposition, l’argument est tout trouvé pour dire : « le RHDP se porte mal. PDCI-RDR : Le divorce ! », selon le quotidien Aujourd’hui. Tandis que Le Temps écrit : « Tout est mélangé au RHDP. Le PDCI se révolte contre Alassane ». Mais pour Le Nouveau Réveil, proche du parti de Bédié, il n’en est rien. Bédié n’a fait que « interpeller le RDR ». Parce que pour le PDCI, les directions et les ministères devraient arborer les couleurs du RHDP, et qu’il faudrait éviter la situation du cheval et du cavalier puisqu’une saine amitié se nourrit de vérité ».
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