Laurent Gbagbo “jouit de la présomption d’innocence” (Ocampo)

Abidjan, 02 juin (AIP)- L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, poursuivi par la cour pénale internationale (CPI) pour “crimes contre l’humanité”, “crimes de sang” et “crimes de guerre”, “jouit de la présomption d’innocence”, jusqu’au terme de l’audience de confirmation de ses charges, prévue le 18 juin, a fait observer, samedi à Abidjan, le procureur de cette juridiction, l’Argentin Luis Moreno Ocampo.

“Je voudrais préciser que M. Gbagbo (Laurent) est, pour l’heure, innocent. Il jouit de la présomption d’innocent jusqu’à la fin de l’audience du 18. C’est aux juges de la cour qu’il appartient de confirmer ou de ne pas confirmer les charges qui sont retenues contre lui par le bureau du procureur”, a notamment clarifié M. Ocampo, lors d’une conférence de presse.

Pour le procureur de la CPI, la cour tranchera en “toute indépendance et en toute impartialité”, en comparant les faits, tels que présentés par le bureau du procureur, et la “contre-attaque” de la défense de Laurent Gbagbo.

” Il (Gbagbo) aura tous les moyens pour se défendre. Pour garantir un procès équitable, la cour a pris en charge tous les frais liés à sa défense. (…) Le juge va écouter les deux partis et trancher “, a-t-il dit.

Toutefois, Luis Mareno s’est dit “confiant” pour remporter cette étape de la procédure, assurant avoir réuni suffisamment de preuves pour convaincre la cour, arguant que “les crimes les plus graves, durant la crise postélectorale, ont été commis par le camp de Gbagbo”.

Concernant les crimes, commis dans la même période, imputés par certaines Ong de défense des droits de l’homme aux forces pro-Ouattara, notamment à Duékoué et à Yopougon (Abidjan), M. Ocampo a affirmé que “les enquêtes se poursuivent”. “Pour l’heure, ce cas (Gbagbo) est la première affaire concernant l’enquête sur la crise postélectorale” en Côte d’Ivoire, a-t-il signifié.

Il a par ailleurs affirmé avoir rencontré, durant son séjour abidjanais, des membres de la direction du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Gbagbo), qu’il dit avoir assuré que “tout sera mis en œuvre pour leur permettre d’être présents à La Haye pour suivre le procès”. “Il faut que le FPI soit présent à ce procès. Ce procès est important pour comprendre tout ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. Et je pense, pour ma part, que la vérité est la base de la réconciliation”, a-t-il dit.

Le dossier ivoirien est la dernière affaire de Luis Moreno-Ocampo, dont le mandat, à la tête du barreau de la CPI, prend fin dans deux semaines”. Il sera remplacé par la Gambienne Fatou Bensouda, selon lui, “prêtera serment le 15 juin”. Il a relevé que “le 18 juin, c’est elle qui sera en face de la cour pour présenter les charges retenues contre Gbagbo”.

(AIP)

tm

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