Procès Gbagbo: Philippe Mangou, un témoin précieux

Selon certaines sources, les généraux Mangou et Kassaraté pourraient témoigner à la Haye contre le président Gbagbo, lorsque l’accusation voudra faire intervenir, le moment venu, les témoins à charge. Si cela devait se produire, ce ne serait pas, bien entendu, au cours de l’audience du 18 juin. On sait qu’à cette échéance, le procureur Ocampo a choisi de ne pas faire comparaître de témoins. Mais si les charges retenues contre le président Gbagbo venaient, par extraordinaire, à être confirmées, cela conduirait à une bataille juridique quant au fond. C’est en moment que le témoignage de Mangou deviendrait intéressant, si cela s’avérait. Et ce témoignage serait, à n’en point douter, un pain bénit pour la défense. Il a été le chef d’état-major des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire, pendant six ans. Il l’a rappelé lui-même, en janvier 2011, devant les caméras de la RTI. A cette occasion, l’ancien patron des Fanci avait fait une déclaration, suite à une visite que lui avait rendue la galaxie patriotique. Blé Goudé et ses camarades étaient allés lui annoncer que la jeunesse ivoirienne se proposait d’organiser une manifestation pour saluer le courage des soldats ivoiriens. Profitant de l’occasion, le général Mangou a fait une déclaration qui était la réponse qu’il avait tenu à donner à Soro qui, à l’en croire, lui avait demandé de mettre l’armée ivoirienne à la disposition de Ouattara. Toute chose qu’il n’a pas accepté de faire. « Je ne veux pas être chef d’état major d’Alassane Ouattara. Après six ans de commandement, si Gbagbo me remercie, je vais au village ». Mais le plus intéressant, ce sont ses propos sans fard sur le massacre des gendarmes à Bouaké. A ce propos, il n’est pas passé par quatre chemins pour accuser Guillaume Soro d’avoir été à la tête des gens qui ont tué ou égorgé certains de ses frères d’armes, éventré des femmes enceintes. « N’est-ce pas lui qui nous a combattus hier ? N’est-ce pas lui qui a fait aligner des frères pour les égorger avec leur famille et leurs enfants » ? Au passage, le général Mangou de révéler qu’avant la tenue de la présidentielle, tous les candidats avaient convenu de se prononcer seulement après le Conseil constitutionnel. « Ce n’est pas ce qui a été fait ». Pour conclure, l’ancien chef d’état-major des Fanci s’était dit déterminé à se battre. « Nous sommes debout pour le combat de la souveraineté, des institutions de la République ». Et d’ajouter, à la grande joie des Ivoiriens, « rien ne nous fait peur », bien qu’au premier coup de pétard, il se soit refugié dans les locaux de l’ambassade d’Afrique du Sud d’où il ressortira plus tard. Mais ce sont surtout ses derniers mots que les Ivoiriens retiendront. « Pour nous, Christ est notre vie ; la mort pour nous n’est qu’un gain. Nous sommes prêts, nous les attendons ». On le voit, si Phillipe Mangou devait être cité comme témoin, son témoignage ne pourra être versé que dans celui de ceux qui vont le faire en faveur de l’ancien chef d’Etat de Côte d’Ivoire, le président Gbagbo. Il s’est agi pour les FDS, ainsi qu’il a soutenu, de se battre pour la défense de la souveraineté de la Côte d’Ivoire et des institutions de la République.

Souleymane T. Senn
Notre Voie

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