Affaire Hamed Sanogo – Victime de la guerre de Soro contre les pro-IB

Par Connectionivoirienne.net

« En Côte d’Ivoire, un collectif réunissant des partisans du défunt IB (Collectif pour la justice sur l’assassinat du général Ibrahima Coulibaly) dénonce le traitement fait à un ancien collaborateur du général, Hamed Sanogo, qui se trouve détenu depuis plusieurs mois sans procès. » Cette information tombée dimanche de Pentecôte, est signée Radio France Internationale (RFI), sans trop de précisions. Connectionivoirienne.net est allée à la recherche de plus de détails pour ses lecteurs, dans ce qui est le dernier épisode de la guerre sans merci, que se livrent les factions de feu Ibrahim Coulibaly dit IB et Soro Guillaume, au sein de la rébellion ivoirienne éclatée dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002. Bientôt 10 ans.

Ibrahim Coulibaly dit IB

Selon nos sources, le soldat Hamed Sanogo fut l’un des gardes du corps d’Alassane Ouattara, du temps ou l’actuel chef de l’état de Côte-d’Ivoire, occupait les fonctions de Premier Ministre de Félix Houphouët Boigny. Une amitié liait Hamed Sanogo et IB depuis cette période. En 2002, lorsque la rébellion éclate, l’on retrouve Hamed Sanogo surnommé « Grand Hamed », aux cotés de IB. La guerre de leadership entre le Secrétaire général du MPCI d’alors et IB, suivie des meurtres des anciens chefs de guerre pro-IB, Kass, Adams, Mobio fait éloigner « Grand Hamed » de la rébellion version Soro.

Lorsque la crise dite postélectorale éclate au dernier trimestre de l’année 2010, Hamed Sanogo reçoit IB à Abobo, fief de ce qui deviendra plus tard le Commando Invisible. A la suite des échanges entre lui et IB, il devient le second du Commando Invisible, l’adjoint direct du « général » IB, surnommé aussi « Major par ses partisans. Les deux soldats participent aux combats contre les forces de Laurent Gbagbo, ensuite contre les Forces Républicaines de Côte-d’Ivoire (FRCI) de Soro Guillaume et d’Alassane Ouattara. Le 11 avril, Laurent Gbagbo est capturé par les Forces spéciales françaises, puis remis aux FRCI. Quelques semaines plus tard, le mercredi 27 avril 2011, IB se rend aux FRCI lancées à ses trousses. Il est ligoté, copieusement bastonné, torturé et ensuite abattu criblé de balles, sur ordre direct de Soro himself. Le jour de l’assassinat d’IB, Hamed Sanogo n’est pas à Abobo, il conduit des opérations de combats sur un autre front.

Koné Zakaria et Fofié Kouakou

Suite à l’assassinat d’IB par les hommes de Soro, Hamed Sanogo se refugie à Ouagadougou au Burkina-Faso. Plusieurs mois plus tard, il réapparait en octobre 2011 à Abidjan. Sa présence est signalée par les grandes oreilles de la primature, alors dirigée par Soro Guillaume, qui pense à le neutraliser. En décembre 2011, « Grand Hamed » reçoit un coup de fil de Koné Zakaria, le tout nouveau patron de la police militaire, installée par Alassane Ouattara. Une fois à la tête de la police militaire, par la médiation de Moustapha Chaffi (missi dominici attitré de Blaise Compaoré), Koné Zakaria et Soro Guillaume se réconcilient. Les deux hommes étaient en brouille depuis l’affaire de Séguéla, qui avait vu Koné Zakaria demi de ses fonctions de comzone. Moustapha Chaffi, négociateur dans les dossiers d’enlèvements d’occidentaux dans le Sahara, est un grand ami à Soro Guillaume. Il dit à qui veut l’entendre, avoir une tres grande influence sur l’ancien patron du MPCI. Koné Zakaria fait donc convoquer Hamed Sanogo en décembre 2011. Il lui donne rendez-vous dans un de ses QG à Adjamé. Afin d’appâter « Grand Hamed », Zakaria lui fait croire qu’il compte sur lui pour rendre la police militaire efficace. Hamed Sanogo accepte le rendez vous.

Soro Guillaume

Ën réalité, Zakaria Koné en complicité avec Soro Guillaume, avait tendu un guet-apens au numéro deux de l’ex commando invisible. Sur les lieux du rendez-vous, « Grand Hamed » s’entend dire par Zakaria: « En fait, ce n’est pas avec moi que tu as rendez-vous, mais avec Soro. » Sur le champs, deux éléments du GASPM (Groupement autonome de sécurité du premier ministre) se saisissent de lui et le conduisent au Golf hôtel, toujours habité par Soro Guillaume. « Grand Hamed » est conduit au sous-sol de cet hôtel, où Soro le rejoint plus tard. S’en suivent interrogatoires, humiliations et tortures. La détention au « secret » dure trois mois. Entre-temps, Soro profite de sa visite à New-York, pour solliciter l’abandon des sanctions onusiennes en vigueur contre Fofié kouakou, le chef rebelle de Korhogo. Les Américains, mais surtout les Français refusent de lever les sanctions. Soro retourne presque bredouille sur ses pas à Abidjan. En colère, il fait conduire Hamed Sanogo à Korhogo, comme gage de confiance envers Fofié Kouakou, lui aussi remonté par le maintien des sanctions contre lui. Soro confie à Fofié, qu’Hamed Sanogo est devenu un agent de Laurent Gbagbo. Ce dernier est à nouveau torturé, son état de santé se dégrade…

Une de nos sources résume l’affaire Hamed Sanogo en ces termes:  » Soro ne veut pas de témoins. IB est sa mauvaise conscience, dont il faut effacer les traces et cela passe par l’élimination de tous ceux qui se reconnaissent en IB. Ces derniers temps, des Français ont été saisis sur le cas d’Hamed Sanogo. C’est ainsi que L’ONUCI fut elle aussi saisie de l’affaire. L’enquête ouverte par les Nations Unies, confirme la détention arbitraire de « Grand Hamed » par le boucher de Korhogo, Fofié Kouakou. Si rien n’est fait il va périr à petit feu, un genre de mise à mort très affectionnée par Soro Guillaume, qui est un grand voyou, un criminel de la pire des espèces. Ado est averti depuis, sur Soro »

Informé par Connectionivoirienne.net avant publication, le service communication de Koné Zakaria a promis réagir aux « accusations ».

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