Il est des fois où dans les assemblées, les absents constituent le principal centre d’intérêt. Adama Bictogo, quoique débarqué du gouvernement Ahoussou Jeannot, n’en demeurait pas moins la grande attraction lors du conseil des ministres du mercredi 23 mai 2012.
Le premier ministre- lui- savait probablement qu’il avait peu de chances d’échapper aux journalistes qui avait attendu, dehors, sous une bâche, le temps que la réunion hebdomadaire a duré (1heure et demie). « M. le premier ministre, un mot ? ». Ahoussou Jeannot, comme s’il s’était préparé à la question, a réaffirmé l’objectif de « transparence » de son équipe. « Qu’est-ce qui a été dit sur le cas Bictogo ? ».
L’avocat d’Henri Konan Bédié a appris que le chef de l’Etat avait renvoyé les uns et les autres à leur copie : « (c’est) un rappel à l’ordre, un rappel à la relecture du code d’éthique que chacun d’entre nous avions volontairement signé. Il faut que les Ivoiriens comprennent que tout acte qui peut porter atteinte à l’atteinte des intérêts publics sera sanctionné. C’est ce que le président a fait ». Ce qu’a fait le chef de l’Etat, c’était de limoger, la veille, son ministre de l’Intégration qu’un rapport de police a nommément cité dans un volet de l’inépuisable dossier des déchets toxiques.
Ahoussou Jeannot a expliqué aux journalistes que l’acte (de limogeage) d’Alassane Ouattara coïncidait parfaitement avec « sa vision ». « Ce n’est pas la première fois, s’est employé à dire le successeur de Guillaume Soro. Il (Ouattara) a la réputation d’avoir pris en 1990 des mesures pour le respect des deniers publics. Les deniers publics, c’est l’effort de tous les Ivoiriens. Tout ce qui touche à l’éthique, à la morale préoccupe le président de la République. Nous devons être dans une société de valeurs. La Côte d’Ivoire doit être une société de valeurs dans tous les compartiments ». Voilà qui était suffisamment explicite de la part d’Ahoussou Jeannot. Pendant qu’il répondait à la presse, le ministre d’Etat en charge de l’Industrie, Moussa Dosso, s’était mis juste derrière le chef du gouvernement. Les autres ministres avançaient rapidement, chacun paraissant pressé de regagner ses bureaux.
Dans la salle réaménagée du conseil, le siège dévolu au ministre de l’Intégration africaine, était resté désespérément vide. Avant 10 heures, tous les membres étaient en place. Alassane Ouattara est arrivé au grand palais à 10h20 et en est reparti à 12h05. Il avait un rendez-vous à honorer toujours dans le palais présidentiel. Il s’agissait d’une rencontre avec des parlementaires de l’Uemoa.
Kisselminan COULIBALY
Soir Info
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