L’Inter
Une crise à la mairie de Yopougon risque d’éclater dans les jours à venir si l’on n’y prend garde. En effet, la gestion du maire intérimaire de la plus grande commune de Côte d’Ivoire, Bertin Yao Yao, est contestée. Mercredi dernier, 16 mai 2012, une réunion du conseil municipal s’est tenue à la salle des mariages de la mairie de Yopougon pour faire le point de la session du conseil des 15 et 20 février 2012. Après l’adoption de l’ordre du jour, le secrétaire général de la mairie a lu le Procès verbal qui a sanctionné la réunion précédente. Mais pour faire avancer la réunion, le maire intérimaire a demandé aux conseillers de bien vouloir surseoir aux questions et autres commentaires sur le document qui a été lu. Mais les conseillers, dont 36 présents sur les 43 qui constituent le conseil municipal, ont exigé de voir clair dans la gestion du maire, qu’ils jugent opaque. Il est en effet reproché au maire Bertin Yao Yao de passer des contrats sans l’aval du conseil. Le cas qui a été exposé au cours de cette réunion du mercredi dernier, était celui de la société Drafica Ivoire. Selon le rapport lu par le secrétaire général, un accord de principe entre la mairie et cette société avait été trouvé, dans le cadre d’un partenariat. Cela n’a pas été du goût des conseillers qui semblaient ne pas en être informés. Ils ont alors demandé le dernier rapport de la commission économique et financière de la mairie, relatif aux résultats du travail réalisé pour l’exercice 2011, craignant qu’il n’ait été modifié. Sur la question, à en croire certaines indiscrétions, le document avait été rejeté par le ministère de l’Intérieur, avant d’être modifié. « Si j’ai fait des erreurs, ce sont nos erreurs à tous. Je suis moi-même pour le combat des faux chiffres. Il faut accepter et pardonner, l’erreur est humaine », a argué le maire intérimaire de Yopougon, pour convaincre les conseillers municipaux. Qui ont par ailleurs critiqué le travail du secrétaire général de la mairie, nommé récemment par le maire Bertin Yao Yao. Aussi, prenant la parole, un conseiller a-t-il crié à la face du maire et de ses collaborateurs : « Ce qui est écrit dans le procès verbal est faux et nous ne pouvons pas pardonner cela ». Le maire qui se fondait en excuses a souhaité que les conseillers se retrouvent le jeudi 17 mai 2012 pour peaufiner un document qui devait être présenté aux administrés hier vendredi 18 mai 2012, lors d’une session publique du conseil municipal. Notons qu’en marge de la réunion, le conseil de la jeunesse communale de Yopougon, par la voix du président du district d’Andokoi, Roméo Valentin Diby, a accusé le maire intérimaire de manœuvrer pour démettre le président de la jeunesse, Franck Gnagne. « Nous disons au maire que sa décision est illégitime et illégale. Nous attirons l’attention du ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, sur la situation de Yopougon. C’est antidémocratique », a dit M. Diby.
Hervé KPODION
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