Cela fait plus d’une décennie que le Pr. Koulibaly prône la rupture avec le franc CFA pour les pays d’Afrique qui y sont arrimés. La question de la sortie du CFA était d’ailleurs l’un de ses principaux points de désaccord avec l’ancien président de la République qui affirmait son attachement à la monnaie coloniale en ces termes dans son programme de gouvernement 2010: «Je soutiens que rien ne devrait être entrepris pour saborder la monnaie commune ou l’affaiblir. Tout au contraire, nos énergies doivent converger vers le renforcement de cet outil.» Le président de LIDER semble rallier de plus en plus de soutiens internationaux à son point de vue. Déjà, pendant la campagne électorale précédant l’élection présidentielle au Cameroun en novembre 2011, une unanimité avait pu être observée parmi tous les candidats et partis politi-que sur la question de l’iniquité du CFA. Plus récemment, le 6 mai 2012, c’est l’un des porte-voix africains du nouveau président français, Kofi Yamgnagne qui s’exprimait sur Africa 24: «C’est aux pays africains qui veulent quitter la zone franc d’en prendre l’initiative (…) Ce n’est pas normal que les pays africains aient encore le franc alors que la France elle-même ne l’a plus.» Cette déclaration, dont on peut se demander si elle retranscrit une opinion personnelle ou si elle reflète réellement la position de François Hollande, fait suite au coup de gueule poussé sur Rfi par Téodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la république de Guinée Equatoriale. Passablement irrité, le chef de l’Etat a raconté le rappel à l’ordre dont il avait fait l’objet de la part de Jacques Chirac il y a quelques années, Le CFA: Outil d’asservissement lorsque l’idée lui a pris de placer les avoirs extérieurs de son pays dans des banques américaines. Il en a profité pour exiger plus de transparence dans la gestion des comptes d’opération des Etats africains de la zone franc, dont le taux de rémunération, fixé par le Trésor français, a du mal à être connu par les chefs d’Etat des pays détenteurs des fonds eux-mêmes. C’est la première fois qu’un président en exercice remet aussi clairement en cause le principe de la monnaie commune et dénonce l’opacité qui entoure sa gestion qui, selon ses propres termes, bénéficie à l’ancienne puissance colonisatrice plutôt qu’aux Etats africains. LIDER se réjouit de voir de plus en plus d’acteurs internationaux partager sa vision sur la souveraineté monétaire et continuera de sensibiliser le plus grand monde autour de cet élément clé de son programme, pour lequel le parti a déjà soigneusement planifié toute la mécanique de rupture.
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